A PROPOS DU CHOLERA
Honneur, Villageois !
Le choléra continue de faire des victimes en Haïti. Plusieurs dizaines de personnes en sont infectées quotidiennement, et le nombre des cas va en augmentant à chaque nouvel épisode de pluies.
Les habitants des zones défavorisées risquent davantage de contracter la maladie, en raison des conditions précaires d’hygiène et de la promiscuité qui y sévissent. Cependant, personne n’est à l’abri. Quel que soit notre niveau socio-économique ou d’éducation, nous faisons parfois des erreurs de jugement, comme croire à la propreté d’un bel avocat bien luisant et s’y attaquer en arrachant la pelure avec les dents ! Il faut donc que nous soyons vigilants…
La prévention du choléra nous concerne tous et passe avant tout par le respect rigoureux de principes d’hygiène de base. Sa transmission se faisant par voie féco-orale, par l’ingestion de liquides ou d’aliments souillés (selles infectées), il faut toujours boire de l’eau traitée, bien laver les fruits et les légumes avec de l’eau traitée avant de les manger, bien cuire les aliments avant la consommation, se laver les mains avec de l’eau propre et du savon régulièrement avant chaque repas et après avoir été aux toilettes.
La maladie peut déjà être bien installée dans votre organisme sans que vous ne perceviez aucun signe ou symptôme ; c’est ce qu’on appelle la période d’incubation. Dans le cas du choléra, cette période est très courte (de deux heures à cinq jours après l’ingestion de la bactérie). Le choléra se manifeste par une diarrhée aiguë et des vomissements, provoquant une sévère déshydratation. La selle provoquée par le choléra est liquide, relativement incolore et abondante (elle a l’aspect de l’eau de riz). Le choléra peut être traité s’il est pris en charge à temps.
Quelle est la première action à poser ? Réhydrater le malade. S’il y a moyen d’accéder à un hôpital ou un centre de traitement de choléra, y conduire le patient sans tarder. Car un malade non pris en charge peut mourir en seulement quelques heures.
Si un hôpital n’est pas tout de suite accessible, il faut immédiatement hydrater le patient à la maison en le faisant boire du sérum oral (de l’eau de noix de coco peut temporairement faire l’affaire si vous ne trouvez pas tout de suite le sérum oral). Ce dernier est vendu en pharmacie, et peut être préparé à la maison.
Les médicaments anti-diarrhéiques et anti-vomitifs sont à proscrire, car c’est à travers la diarrhée et les vomissements que l’organisme élimine les bactéries et l’effet toxine. L’eau que vous perdez dans les selles devra être rapidement remplacée par du liquide, en l’occurrence du sérum que l’on peut boire.
Et puis, n’oubliez pas : si vous portez secours à un malade atteint du choléra, protégez-vous vous-même :
- En ne portant jamais vos mains à votre bouche.
- En vous lavant très souvent les mains avec de l’eau chlorée et du savon
- En évitant le contact direct avec les selles et le vomi du patient.
- En portant, si vous en avez la possibilité, un masque et des gants que vous prendrez soin de jeter aux poubelles.
- En nettoyant abondamment l’espace contaminé avec de l’eau chlorée.
Être soi-même en santé ne suffit pas, il faut aussi que Notre Village le soit. Partager ces connaissances autour de nous ou porter secours à un Villageois en détresse est de notre devoir. Informons-nous, et soyons prêts à réagir !
Village Santé • RHJS