En cas d’accident grave, nous accomplissons souvent, en croyant bien faire, des gestes ayant des conséquences plus néfastes que salvatrices. Nous vous présentons ici aujourd’hui quatre
exemples d’actions qu’il faut absolument éviter !

1      Pas d’eau après un choc !

Oui, l’eau soulage, mais dans quel cas ? Lors d’accident grave, les personnes victimes sont souvent en état de choc. Certains signes ne trompent pas, par exemple l’augmentation de la pression artérielle, un rythme anormal du cœur et à une fréquence dépassant 120 bat-
tements par seconde, la pâleur et la froideur des extrémités, une difficulté respiratoire, un pouls à peine perceptible, une confusion, une somnolence. La soif est aussi souvent au rendez-vous. Quand une personne ayant été victime d’un accident vous dit qu’elle a soif, ne lui donnez surtout pas à boire. Songez que cette victime a de fortes chances de ne pas être consciente et qu’il est possible qu’elle ne soit pas capable de s’orienter dans le temps et dans l’espace. Dans un tel cas, lui offrir de l’eau peut lui porter préjudice, car elle risque d’avaler de travers, ce qui pourrait entraîner chez elle ce qu’on appelle en médecine une pneumonie par aspiration, c’est-à-dire que le poumon se remplit d’eau qui, en déviant de sa trajectoire normale, provoque la mort.

2      Si vous vous êtes blessé…

Pas d’huile !

Les blessures n’ont pas besoin qu’on leur fasse des misères. Huile de moteur, parfum, citron. Arrêtez ! Ça infecte et ça fait mal. De l’eau propre suffit parfaitement pour laver une plaie, et si c’est sérieux, voyez un médecin.

Pas de dentifrice !

Chez nous les gens prêtent à la fraîcheur de la pâte dentifrice des vertus apaisantes. L’appliquer sur une brûlure est souvent le premier réflexe alors qu’elle n’a aucun effet thérapeutique. Cette substance ne contient pas des molécules appropriées pour la guérison de la plaie. Elle risque, au contraire, de compliquer la situation en provoquant des irritations.

3      Accident de la route ou chute ? Ne déplacez pas la victime.

Chute depuis le toit d’une maison, accident de la voie publique, s’il vous plaît, appelez rapidement les secours, assurez-vous que personne d’autre n’est en danger, circonscrivez la zone où a eu lieu l’accident, et, de grâce, ne déplacez personne ! Après un accident de motocyclette ou de voiture, bouger un blessé n’est pas un geste anodin. Une mauvaise manipulation peut entraîner des conséquences graves sur la mobilité future de cette personne ou même causer sa mort. Si vous n’êtes pas muni d’un collier cervical et d’un brancard, et si vous n’avez aucune notion de secourisme, laissez la victime sur le sol. Il en est bien mieux ainsi.

4    En cas d’attaque à l’arme blanche ? Ne bougez pas le couteau !

Vous dansez au carnaval dans une foule compacte, il fait chaud, la musique dépasse le
nombre de décibels requis, et tout d’un coup vous ressentez un malaise. Vous êtes somnolent et ne savez pas pourquoi vous vous sentez ainsi, jusqu’à ce que la foule s’éloigne de vous et vous laisse seul… avec un poignard en plein dans le ventre ! Pas de panique, et surtout, ne l’enlevez pas ! Le couteau ou autre objet qui a perforé votre corps sert de tampon vous empêchant d’avoir une hémorragie externe ou interne. Au bras, à l’abdomen ou dans la cuisse, peu importe l’endroit où vous avez été poignardé, appelez les secours. Laissez un professionnel de la santé résoudre votre problème.

Gaëlle Bien-Aimé