Vous avez probablement déjà entendu dire que pour fonctionner au quotidien, il nous faut un minimum de stress ! Nous répondons  quotidiennement à ce stress grâce à l’activité de notre système sympathique. Ce système nerveux produit la noradrénaline, l’épinéphrine et l’acétylcholine, qui nous permettent de faire face aux défis ordinaires ou extraordinaires auxquels nous sommes confrontés. En contrepartie, pour nous reposer, notre cerveau, sous l’influence d’un autre  système nerveux appelé parasympathique, produit d’autres substances qui nous calment et nous aident à nous sentir bien. Parmi eux, la sérotonine et l’acide Gama Amino-Butyrique désigné plus simplement sous le nom de GABA.

Il arrive parfois que le stress auquel nous sommes exposés dépasse nos capacités d’adaptation. Ces traumas ou défis peuvent aussi ébranler notre confiance en nous et il nous devient impossible de nous apaiser par nous-mêmes. Nous ressentons alors de l’anxiété, qui peut aller d’une inquiétude ou d’un sentiment d’insécurité modéré et transitoire à un état de tension nerveuse pénible, prolongé voire maladif.

Cela dit, lorsque nous n’arrivons pas à nous calmer automatiquement ou volontairement par le biais de notre propre système nerveux parasympathique, il est quelquefois indiqué de recevoir sous ordonnance  médicale  des  calmants encore appelés anxiolytiques. Par leurs propriétés qui imitent l’effet des GABA, certains anxiolytiques comme les benzodiazépines induiront la sensation de détente ou le sommeil dont nous avons besoin.

Quoiqu’utiles, ces médicaments  ne sont pas  « la réponse à tout » et peuvent être nocifs lorsqu’ils sont pris sur un long terme ! Il est bon d’avoir recours à d’autres alternatives pour se calmer comme la psychothérapie, le sport, la méditation, le yoga. La pratique d’activités divertissantes et saines est aussi recommandée. La  prise de conscience et  l’adoption de nouvelles dispositions pour gérer l’anxiété, l’angoisse ou l’insomnie sont souvent les meilleures méthodes de prise en charge.

Il est important de savoir  qu’une utilisation régulière et prolongée de calmants peut déclencher une certaine tolérance ou dépendance. En d’autres termes, il vous faudra à un certain moment avaler beaucoup plus de comprimés pour obtenir l’effet escompté. Notez aussi qu’en augmentant la dose, on accroît le risque des effets secondaires.

À cause du risque de dépendance/tolérance, il est important de réduire progressivement les doses avant d’arrêter complètement un traitement aux benzodiazépines, ceci pour donner à notre système le temps de reprendre son autonomie. Un arrêt brusque peut entraîner un syndrome de retrait qui se manifeste par des malaises (par exemple : palpitations, tremblements, angoisses). Il est important que le patient soit suivi par son médecin lors de ce processus de retrait qui peut s’avérer assez difficile.

Il est donc primordial durant le cours d’un traitement  aux benzodiazépines de trouver des mécanismes additionnels  personnalisés comme la marche, la lecture, les soirées entre amis pour se détendre.  Sinon, au moment d’arrêter le traitement, il se pourrait que la personne sous médication se croie  incapable de faire face aux problèmes sans l’aide des médicaments et se retrouve en fin de cure aussi anxieuse qu’elle l’était avant le traitement ! On parle dans ce cas de dépendance psychique aux produits utilisés.

Il est nécessaire de comprendre que les anxiolytiques/benzodiazépines doivent être pris seulement sous recommandation médicale. Ces médicaments inhibent l’effet du stress  et nous aident  à dormir et à calmer notre anxiété lorsque nous n’y arrivons pas par nos propres moyens. En Haïti, les troubles anxieux représentent près de 20 %  des consultations générales. On dit souvent qu’il est préférable de prévenir que guérir, alors une suggestion serait de s’appliquer à trouver les moyens appropriés et qui nous conviennent, pour gérer l’anxiété ou reprendre confiance en soi avant, durant ou après la prise d’anxiolytiques.

N.B. : Les anxiolytiques ne peuvent être vendus sans prescription.

Quelques exemples d’anxiolytiques : le Midazolam  (Dormicum) ; le Lorazepam (Ativan) ; le Bromazepam (Lexotan) ; le Diazepam (Valium, Calmex ) ; l’Alprazolam (Xanax) ; le Clonazepam.

Caroline Coicou Durena MD, MPH.

Psychiatre

4028-5185; 3934-9343