Les aphrodisiaques ou stimulants sexuels sont des substances naturelles ou chimiques qui ont pour rôle de stimuler l’excitation sexuelle, l’augmentation de l’endurance ou encore la quête de sensations fortes. Panne d’érection, éjaculation précoce, manque de confiance en soi, désir ardent de satisfaire sexuellement sa partenaire, toutes les raisons sont bonnes et les excuses ne manquent pas pour pousser l’homme ou la femme à utiliser des aphrodisiaques dans l’objectif de retarder l’éjaculation pour  prolonger les ébats sexuels. Cette enquête que nous avons menée cible uniquement les hommes de plus de 18 ans. 60 hommes ont  répondu à nos questions. Nous avons, pour faciliter cette enquête quantitative, divisé notre échantillon en deux catégories. La première regroupant les hommes âgés de 18 à 35 ans, et la seconde regroupant les hommes de plus de 35 ans. L’enquête ci-dessous a été menée dans  la région métropolitaine.

Les points clés de l’enquête

Dans notre questionnaire, nous avons voulu connaître le pourcentage d’hommes utilisant les produits aphrodisiaques, les aphrodisiaques utilisés et la perception des résultats obtenus.

De l’utilisation des stimulants sexuels 

La question “avez-vous déjà utilisé des stimulants lors de vos rapports sexuels ?” a été posée aux deux catégories. Sur nos 60 hommes, 20 (soit
33 %) avouent utiliser des produits qui augmenteraient la durée de leur érection. 4 (soit 7 %) affirment avoir utilisé un stimulant au moins une fois dans leur vie, et les 36 hommes restant sur 60 (60 %) déclarent n’avoir jamais eu recours à des stimulants.

Les types d’aphrodisiaques utilisés 

Nous connaissons tous nos décoctions vedettes qui font la une dans les milieux populaires. Kraze kabann, 4 kanpe, Leve sou mwen, Jouk li jou. Pourtant, ces produits sont loin d’être les plus utilisés, si on en croit nos 24 hommes questionnés qui affirment avoir utilisé au moins une fois un booster du sexe. À la question « quels types d’aphrodisiaques utilisez-vous ou quel type d’aphrodisiaques avez-vous déjà utilisés ? », 12 hommes sur 24 (soit 50 %) utilisent les préservatifs à base de  benzocaïne. Le benzocaïne est placé dans le réservoir du préservatif et s’étale aussi sur le gland et l’anesthésie. Il y a une perte de la sensibilité et retard de l’éjaculation. 4 hommes (soit 17 % des interrogés) avouent utiliser la pilule bleue (viagra). 3 d’entre eux (soit 13 %) se servent du « sòspwa », liquide obtenue par dissolution d’une “pierre” venant de la république dominicaine : “wòch” qui agit comme un véritable anesthésiant. 2 hommes sur 24 (soit 8 %) préfèrent consommer nos “tranpés” locaux : “Bwa kochon”, “Zo devan”, “Lyann bande”. Ces décoctions sont à base de ‘’clairin’’ et d’écorce d’arbres. 2 autres hommes utilisent le “stud” en spray. A base de lidocaïne (de la même famille que la benzocaïne), le stud est un autre anesthésiant du gland. 1 homme sur 24 (soit 4 %) utilise à la fois le préservatif à base de benzocaïne et le viagra. Tous les moyens sont bons pour arriver au septième ciel.

De la satisfaction personnelle 

100 % des hommes utilisant ces produits se disent satisfaits de leurs propriétés. En effet, ils retardent l’éjaculation et parviennent même à accomplir plusieurs érections durant un même rapport sexuel. Si certains hommes ont  compris que l’endurance est une question de mental, que faire pour ceux qui croient le contraire ?

L’utilisation des produits aphrodisiaques est très présente dans notre culture. Nous sommes-nous déjà demandé pourquoi ? Est-ce la façon dont nos hommes pensent leur masculinité qui pousse à l’excès ou bien nos femmes haïtiennes qui sont si difficiles à satisfaire ?