Si’l est un mot bien à la mode depuis quelques années, c’est bien le mot «réseau». Entre l’essor de la téléphonie mobile et la popularisation de l’internet, le terme est bien ancré dans nos esprits et le concept intégré dans nos vies. L’illustration la plus flagrante est celle des réseaux sociaux. Qui n’a pas expérimenté le pouvoir de cet enchainement illimité de personnes, l’une mise en contact par le biais d’une autre ? Et personne n’ignore l’existence de ces « amis de nos amis » qui peuvent voir nos photos, publier des commentaires sur nos pages et avoir accès à nos informations. Qui n’a pas déjà participé à la distribution d’un message « viral », reçu d’un ami et expédié à un autre, et ainsi de suite ?

Il est important de rappeler ici que le mot « viral » a pour synonyme : bactérien, infectant, infectieux, septique. Intéressant non ? La technologie a utilisé une terminologie médicale très spécifique pour exprimer la propagation rapide de contenu, quel qu’il soit à travers internet. Grâce à un nombre illimité de personnes connectées entre elles, l’information se répand comme une infection, et ce à une vitesse incontrôlable. Incontrôlable, oui ! Le mot n’est pas trop fort. Sinon, comment expliquer le fait qu’un vidéo-clip peut passer en quelques heures d’une à 20 millions de « vues » ?

Il existe malheureusement un autre réseau dont on parle moins, celui qui nous amène de vrais virus, des IST (Infections sexuellement transmissibles) de toutes sortes, un qui nous tue : Le réseau social sexuel. On peut le définir comme un ensemble de personnes, dont certaines, sont connectées entre elles par des relations sexuelles, occasionnelles, ou régulières. Vous ne vous sentez pas concernés ? Sachez qu’il suffit d’une relation à deux, dont seulement l’un des membres aurait un autre partenaire pour que démarre un réseau. Il est souvent donc un réseau clandestin et qui s’entretient dans les couples par des non-dits, des illusions, des suppositions, de la gêne, des mensonges, de la désinformation, de la non-information et de beaucoup d’irresponsabilité. Heureusement qu’il est plus facile et rapide de faire un « click » que de baisser son pantalon… car si le réseau sexuel allait à la même vitesse que le réseau internet, nous serions tous morts à l’heure qu’il est.

Trêve de métaphores… La vérité dure à entendre est qu’en général, on ne peut être sûr à 100 % que de soi-même. Pas sûr de notre état de santé, si nous ne faisons pas régulièrement de bilan, mais sûr de ce que nous avons ou n’avons pas fait. Loin de nous l’idée d’avancer cavalièrement que la fidélité ou la confiance sont des concepts obsolètes, mais des milliers de personnes dans le monde, tout en étant dans des couples stables et supposément monogames ont été infectées par des IST dont le VIH. Difficile à entendre pour certains, mais la confiance ne suffit pas.

Quelques questions troublantes :

  • Vous avez un(e) partenaire régulier(e) et un partenaire occasionnel. Combien d’entre elles se trouvent dans le réseau de chacun de vos partenaires ?
  • Vous avez un(e) partenaire régulier(e). Combien de personnes se trouvent dans son réseau ? Autre manière de formuler la question: A-t-il (elle) eu même une fois des relations non protégées en dehors de celle qu’il entretient avec vous ? Si oui, combien de partenaires sexuels a cette personne-là avec qui il (elle) a eu cette aventure ?
  • Vous avez eu une multitude de partenaires au cours de la dernière anné Ont-elles toutes été des relations protégées ?
  • Savez-vous combien de personnes font vraiment partie de votre réseau ?

Que de paramètres à considérer ! Pourquoi prendre le risque ? Ce qui nous protège vraiment c’est l’utilisation régulière du préservatif, à tous les coups sans manquer une fois.

Quelques faits désagréables à lire, on vous le concède, mais l’idée aujourd’hui est justement de vous alarmer :

  • Même si vous-même avez un partenaire unique, ce partenaire peut vous amener une infection s’il couche sans protection avec d’autres personnes. C’est, comme si votre conduire responsable, ne vous aura servi à
  • Il faut aussi utiliser un préservatif pour les fellations.
  • Pas sexy, on est d’accord, mais pour les cunnilingus, il faut se protéger avec un carré de latex.
  • Tout comme un simple e-mail peut endommager une multitude d’ordinateurs, si une personne de votre réseau sexuel est porteur d’une IST, vous attraperez tous l’
  • Une personne avec un seul partenaire peut être autant à risque qu’une autre qui en a plusieurs, et ce de manière indirecte.
  • Nous croyons souvent être les seuls à avoir au moins deux partenaires… et c’est là que se trouve le danger. Rappelez-vous que nous sommes des humains, pas si différents les uns des autres, avec les mêmes envies et les mêmes faiblesses.
  • Il plane beaucoup de non-dits dans les relations amoureuses et sexuelles. Mettre un préservatif est parfois perçu comme une preuve d’infidélité ou à l’inverse comme un manque de confiance. Souvent pour éviter ces conversations gênantes et les possibles conflits qui suivront, votre partenaire fera tout simplement le choix de vous mettre en danger, et lui avec.
  • Tout le monde peut avoir une IST, les gens éduqués, avisés, et même médecins et infirmiè

Quand on y pense, avoir des relations non protégées c’est faire confiance à beaucoup de personnes… C’est comme faire entrer dans votre chambre, et vous envoyer en l’air avec… TOUT UN RÉSEAU !

Christina Guérin