Ce n’est jamais chose facile d’aborder les problèmes de santé, encore moins s’il s’agit de l’un des cinq cancers les plus meurtriers à l’échelle mondiale comme le cancer du poumon. Pourtant, se renseigner est l’une des meilleures façons de s’assurer de rester informé et suffisamment équipé pour pouvoir agir dans l’intérêt de son bien-être général et répondre efficacement si un problème de cet ordre devait survenir.

Qu’est-ce que le cancer du poumon ?

Le cancer du poumon, appelé aussi cancer bronchique, est une des maladies des cellules des bronches ou, plus rarement, des cellules qui tapissent les alvéoles pulmonaires. Il se développe à partir d’une cellule initialement normale qui se transforme, sous l’effet d’agressions comme le tabac, et se multiplie de façon anarchique.

Le cancer du poumon commence généralement à se former au milieu de la cinquantaine ou de la soixantaine. C’est un cancer particulièrement menaçant, car il peut plus facilement se propager dans le reste du corps que d’autres types de cancer. Il est d’autant plus alarmant qu’il est souvent découvert tardivement.

On distingue 2 types de cancer du poumon. Ils croissent et se propagent différemment dans le corps :

  1. Cancer du poumon petites cellules. Il représente environ 20 % des cas de cancer du poumon et c’est la forme la plus dangereuse du cancer du poumon ;
  2. Cancer du poumon non à petites cellules. Cette forme de cancer du poumon représente environ 80 % des cas.

Quels en sont les symptômes ?

Il n’existe pas de symptômes caractéristiques du cancer du poumon. Cependant, un certain nombre de signes persistants doivent alerter et inciter à consulter.

Ils combinent des problèmes respiratoires et un état physique général modifié dont :

  • toux persistante, avec quintes, sans cause apparente ou majoration d’une toux de bronchite chronique ;
  • essoufflement récent ou aggravation d’un essoufflement, en l’absence de problèmes cardiaques avérés ;
  • des douleurs importantes aiguës ou chroniques résistantes aux antidouleurs habituels ;
  • crachats purulents ou sanglants ;
  • infections pulmonaires récurrentes (bronchite ou pneumonie) ;
  • fatigue anormale ;
  • perte récente d’appétit ou amaigrissement inattendu.

Toutefois, ces symptômes généraux étant fréquents dans nombre de maladies bénignes, seuls une consultation médicale et des examens spécialisés permettront d’affirmer le diagnostic.

Quels sont les facteurs de risque ?

Le cancer du poumon peut avoir différentes origines, cependant le tabagisme reste le principal responsable.

  1. L’exposition à la fumée de tabac est responsable de la grande majorité des cancers du poumon. Ce risque concerne non seulement les fumeurs, mais aussi leur entourage proche (tabagisme passif).
  2. L’usage régulier de cannabis est également un facteur de risque.
  3. Les travailleurs exposés, régulièrement et sur le long terme, à des substances cancérigènes telles que l’amiante, le radon, l’arsenic, le nickel, le chrome, les goudrons… présentent un risque accru de développer un cancer du poumon.

Il est important de noter que l’arrêt du tabac diminue significativement le risque d’avoir un cancer du poumon contrairement à la réduction de la consommation. La durée de l’exposition au tabac est quatre fois plus déterminante que la quantité de cigarettes fumées.

Comment se pose le diagnostic ?

À ce jour, il n’existe pas de moyens pour dépister précocement les cancers du poumon.

Le bilan diagnostique s’articule autour d’un examen clinique et d’une imagerie pulmonaire (radiographie, scanner, IRM).

La confirmation de la présence d’une tumeur cancéreuse se fait par le biais de prélèvements (biopsie) réalisés au cours d’une fibroscopie bronchique. Les biopsies permettent de prélever un fragment de la tumeur dont l’examen microscopique est indispensable pour affirmer le diagnostic et obtenir des indications sur le type de cancer (cancer « à petites cellules » ou « non à petites cellules »).

Quels sont les traitements disponibles ?

La prise en charge du cancer du poumon s’organise autour de trois approches complémentaires et souvent associées : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.

  1. La chirurgie: Lorsqu’elle est possible, la chirurgie reste le traitement choisi. La chirurgie constitue le traitement de référence des cancers bronchiques non à petites cellules.

    Il importe de signaler qu’il est tout à fait possible de vivre convenablement avec un seul poumon, sans recourir à la respiration artificielle. L’arrêt du tabac est le seul impératif majeur.

  2. La radiothérapie: Associée à la chimiothérapie, elle est le traitement de choix pour les cancers à petites cellules localisés.
  3. La chimiothérapie: Elle représente le principal traitement pour les cancers à petites cellules métastatiques.

Qu’en est-t-il des récidives ?

Le risque de récidive est très variable mais étroitement lié au stade d’évolution de la maladie au moment de son diagnostic, ainsi qu’à la poursuite ou non du tabagisme. Le cancer du poumon peut réapparaître au même endroit que la tumeur initiale, dans la même région ou bien dans une autre partie du corps.

Le cancer du poumon est l’un des types de cancer les plus dangereux qui existent. Fort souvent, il aura déjà causé d’immenses dégâts lorsqu’il sera diagnostiqué et est, par conséquent, habituellement de mauvais pronostic. Ce fléau dont on disait qu’il était l’apanage des hommes a toutefois connu une forte croissance chez les femmes et les jeunes ces dernières années. Heureusement, tenir cette lourde menace à l’écart tient beaucoup plus de la volonté de chacun de nous que de tout autre chose. La responsabilité nous incombe d’assainir notre hygiène de vie et de rester loin des cigarettes, de solliciter l’aide de professionnels si besoin est. N’ayons pas peur d’exiger de nous-mêmes que nous respections le droit à la santé de tous et de chacun en encourageant les initiatives et mesures visant à limiter les graves conséquences du tabagisme et du tabagisme passif.

Smith Sajous

smith.sajous@yahoo.com