Le cancer. Voilà un mot qui effraye bon nombre de personnes ! En effet, on entend souvent parler de cancer, on connaît quelqu’un qui souffre ou a souffert d’un cancer. Pourtant, beaucoup d’entre nous ne savent pas exactement ce qu’est un cancer. Si certains le savent, ils ignorent parfois les facteurs de risque, les possibilités de traitements, le taux de survie… En tout cas, en ces jours où le cancer devient de plus en plus fréquent, il faut prendre le temps de bien comprendre ce qu’est cette maladie.

Nous allons partir de la définition de l’OMS pour ensuite développer le sujet : « Le terme général de « cancer » sapplique à un grand groupe de maladies pouvant toucher nimporte quelle partie de lorganisme. On parle aussi de tumeurs malignes ou de néoplasmes. Lun des traits caractéristiques du cancer est la prolifération rapide de cellules anormales qui, au-delà de leur délimitation habituelle, peuvent envahir des parties adjacentes de lorganisme, puis essaimer dans dautres organes. On parle alors de métastases, celles-ci étant la principale cause de décès par cancer. »

Partons de cette définition pour expliquer le mécanisme de survenue des cancers. Retenez qu’il s’agit d’une prolifération rapide de cellules anormales. Au fait, le cancer va se développer à partir d’une SEULE et unique cellule. Rappelez-vous que la cellule est la plus petite unité de vie dans l’organisme et qu’un ensemble de cellules forme un tissu, un ensemble de tissus forme un organe et un ensemble d’organes forme un système.

Les cellules sont elles-mêmes programmées pour assurer une fonction spécifique et ont aussi un cycle de vie. Elles naissent, se nourrissent, se reproduisent pour la plupart et meurent.

La transformation d’une cellule normale en cellule cancéreuse est la résultante d’une altération de la programmation cellulaire. On parle de mutation causée soit par une agression violente et rapide comme une infection, ou une agression de faible intensité évoluant sur longue période comme dans le tabagisme. Dans tous les cas, la cellule devenue cancéreuse n’arrête pas de se multiplier, reste en vie plus longtemps, et cette masse de cellules anormales détruit les cellules saines avoisinantes.

Quelles sont les causes du cancer ?

Un cancer se développe à la suite d’un déréglement de la programmation cellulaire. Cette modification est causée par la relation de facteurs génétiques propres à chaque individu avec des agents extérieurs classés en trois catégories.

  • Les cancérogènes physiques: comme le rayonnement ultraviolet et les radiations ionisantes, rayons X utilisés pour les radiographies par exemple.
  • Les cancérogènes chimiques: comme l’amiante, les composants de la fumée du tabac, l’aflatoxine (contaminant des denrées alimentaires) ou l’arsenic (polluant de l’eau de boisson).
  • Les cancérogènes biologiques: comme des infections dues à certains virus, bactéries ou parasites.

Le vieillissement peut être considéré comme un facteur fondamental dans l’apparition des cancers. Le vieillissement symbolise l’accumulation des facteurs de risque et parallèlement l’affaiblissement des mécanismes de réparation de l’organisme.

Les facteurs de risque de survenue de cancer

  • Le tabagisme, facteurs de risque le plus cancéreux au monde
  • La surcharge pondérale ou l’obésité
  • La consommation insuffisante de fruits et légumes
  • Le manque d’exercice physique – la sédentarité
  • La consommation chronique et abusive de l’alcool
  • L’infection à l’Human Papillomas Virus (HPV), sexuellement transmissible
  • L’infection au virus de l’hépatite B
  • L’exposition prolongée et quotidienne aux rayonnements ionisants et non ionisants
  • La pollution de l’air des villes – les gaz rejetés par les automobiles et les grandes entreprises de transformation
  • Les fumées à l’intérieur des habitations dues à l’utilisation de combustibles solides par les ménages

En combien de temps se met en place un cancer ?

Le passage d’une cellule cancéreuse à une masse néoplasique prend beaucoup de temps : plusieurs années. On sait qu’un cancer dépisté aujourd’hui correspond à un développement de cellules cancéreuses qui s’est produit sur plusieurs années.

Quels sont les signes évocateurs d’un cancer ?

  • Apparition d’une petite « boule» qui grossit progressivement
  • Ganglion anormalement gros depuis quelques semaines (cou – aisselle – aine)
  • Modification progressive de la voix
  • Troubles inexpliqués du transit digestif – alternance de diarrhée et de constipation
  • Perte inexpliquée de poids
  • Passage de sang par le vagin chez une femme après la ménopause

Ces signes ne sont pas spécifiques de cancer mais évocateurs ; le diagnostic sera posé par votre médecin après des bilans spécifiques.

Le diagnostic de certitude est essentiel pour entamer un traitement adapté et efficace. Chaque cancer a un schéma de traitement qui comprend la chirurgie et/ou la radiothérapie, et/ou la chimiothérapie. L’objectif primordial est de guérir de la maladie ou de prolonger la durée de vie.

Chez les hommes, les 5 types de cancer les plus couramment diagnostiqués sont le cancer du poumon, de la prostate, du côlon et du rectum, de l’estomac et du foie.

Chez les femmes, les 5 types de cancer les plus couramment diagnostiqués sont le cancer du sein, du côlon et du rectum, du col de l’utérus et de l’estomac.

L’essentiel avec les cancers c’est de poser un diagnostic précoce. Ce diagnostic permet de réduire la mortalité due au cancer. Soyez attentifs aux changements de votre corps. N’hésitez jamais à faire les tests de dépistage tels une endoscopie digestive basse – une mammographie – un pap-smear et les tests biologiques recommandés surtout après 45 ans.

Le cancer est un ennemi que nous avons parfois le pouvoir d’éloigner de nous, car les facteurs de risque de sa survenue peuvent être évités. L’OMS estime que le nombre de cas de cancer par an devrait augmenter de 14 millions en 2012 à 22 millions au cours des deux prochaines décennies. On pourrait éviter plus de 30 % de la mortalité due au cancer en modifiant ou en évitant les principaux facteurs de risque.

Dr Veauthyelau SAINT-JOY

Village Santé