Votre enfant est inconsolable dès qu’il approche de l’école, est-ce normal ? Les éducatrices du cours privé Acacia partagent leur expérience et leurs conseils avec Village Santé.

 

Les tout petits qui pleurent à l’école (surtout durant les premiers jours ou les premières semaines), est-ce normal ?

C’est normal qu’un très jeune enfant ressente une certaine anxiété en laissant partir des parents auxquels il s’est attaché depuis la naissance pour un environnement inconnu. Plus le cercle social de l’enfant est restreint à la maison, plus il risque d’être angoissé lors de la séparation. Ceux qui ont déjà l’habitude de fréquenter d’autres personnes, de passer la journée chez des amis ont plus de chance de s’adapter rapidement.

Certains enfants ne pleurent pas du tout. C’est généralement un signe de plus grande maturité. L’enfant comprend que le parent n’est pas venu l’abandonner à l’école. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à ce sentiment de sécurité intérieur. L’enfant ayant l’habitude de se séparer de ses parents comprend que leur départ n’est pas un abandon. Il se sent émotionnellement en confiance dans ses rapports avec le parent et il comprend que le parent reviendra.

 

Que peuvent faire les éducateurs pour mettre l’enfant en confiance ?

Le rôle de l’éducateur est de rassurer l’enfant, en lui expliquant que ses parents reviendront le chercher, en donnant de l’affection, en l’encourageant à jouer avec les autres et en commençant des activités ludiques telles que des chants et de jeux par exemple. La plupart des petits se taisent une fois que l’on a pu capter leur attention. D’autres, les plus persistants, peuvent pleurer jusqu’à l’heure de la récréation, et certains qui avaient arrêté lors d’une activité recommencent parfois au courant de la journée. Ceux qui passent de nombreux jours sans pleurer au moment du départ des parents recommencent parfois après une période de vacances. Pour certains, les pleurs matinaux persistent tout au long du premier trimestre. Au-delà de cette période, il y aurait lieu de chercher si certains facteurs ne fragilisent pas émotionnellement l’enfant, car ordinairement les pleurs cessent après cette période d’adaptation.

 

Quelle attitude conseillez-vous aux parents ?

Pour accroître ce sentiment de sécurité, le parent doit faire preuve d’empathie durant la séparation ; il ne faut absolument pas qu’il laisse l’enfant en exprimant des sentiments négatifs, de la colère par exemple. Des manifestations d’amour et d’affection contribueront à rassurer l’enfant même après le départ du parent.

Pour faciliter la transition, le parent peut emmener l’enfant visiter l’école et rencontrer les responsables à l’inscription, avant le jour où il le laissera seul. Le premier jour, il pourrait aussi venir le chercher plus tôt. La première semaine l’enfant pourrait passer moins d’heures à l’école où ne pas y aller tous les jours. Ce choix se ferait selon les possibilités des parents, le tempérament et le niveau de maturité de l’enfant. Il est aussi sain pour l’enfant, dès le plus jeune âge, de s’habituer à un cercle social assez large qui lui permet d’avoir des rapports sociaux riches. La fréquentation d’autres enfants et d’autres adultes peut contribuer à son épanouissement, son développement et à une plus grande maturité sociale. En surprotégeant et en isolant un enfant, le parent ralentit ou perturbe ses chances d’épanouissement et de développement. «Qui ne risque que rien, n’a rien» est un dicton valable pour tous les âges.

 

Réponses de Caroline Hudicourt (directrice pédagogique), Rébecca Bonnaie et Élisabeth Sarazin (titulaires au préscolaire) – Cours primaires Acacia