Le syndrome d’immunodéficience acquise, plus connu sous le nom de SIDA, est une infection sexuellement transmissible (IST). Il résulte de l’attaque de notre système immunitaire par le virus de l’immunodéficience humaine ou VIH.

Ce virus, dont l’expansion s’est accrue dans les années 1970, a déjà infecté plus de 75 millions de personnes et causé la mort d’environ 39 millions de personnes décédées des suites de ses complications (ONUSIDA, 2014). Grâce aux investissements et aux progrès en matière de médication, une nette inflexion de la courbe de progression du virus a été constaté au début des années 2000.  En effet, depuis 2010, entre 10 et 11 milliards de dollars US sont dédiés chaque année à la cause du VIH par différentes institutions et organisations dans le monde entier et sont investis sous forme de campagnes de prévention et de recherches scientifiques. Ces campagnes et les recherches ont permis à plus de personnes de s’informer et de se protéger, et les traitements deviennent de plus en plus efficaces.

Une stratégie actuelle de traitement contre le VIH est la thérapie antirétrovirale qui permet de réduire la quantité de virus dans le sang d’un malade en associant plusieurs médicaments antirétroviraux. Il y a quelques années, le nombre de comprimés à prendre par jour par un malade était impressionnant. Ceci a changé de manière radicale. En 2016, le nombre de comprimés à prendre par un malade séropositif est considérablement réduit. Il est possible de ne prendre qu’un seul comprimé intégral par jour ou même par semaine.

Il faut noter qu’au milieu des années 2000, les découvertes médicales et les campagnes éducatives de prévention ont fait chuter le nombre des nouvelles infections à VIH à 38 % à l’échelle mondiale, et le nombre des décès liés au sida à 35 % (ONUSIDA, Fiche d’information 2014). Nous pourrions donc supposer que nous nous protégeons mieux, et que nous devenons plus précautionneux. Eh bien, non ! Ces progrès, bien que positifs, ont entraîné des dommages collatéraux : la banalisation de la maladie et une nouvelle hausse des comportements à risque.

En effet, entre 2010 et 2015, le taux des nouvelles infections à VIH n’a baissé que de 6% :  2,1 millions de personnes nouvellement infectées en 2015, contre 2,2 millions en 2010 (ONUSIDA, Fiche d’information 2016). A quoi est due cette persistance des infections au virus ? Une raison peut être la croissance démographique chez les populations non éduquées qui donc méconnaissent les risques. Une autre constatation est qu’il y a un certain relâchement par rapport aux IST en général. Cette attitude de relâchement semble être liée aux progrès médicaux dont on a parlé plus haut ainsi qu’aux mythes et rumeurs par rapport au sida et à son traitement.

Un autre facteur de banalisation vient des médias qui, durant les dernières années, ont fait l’apologie d’un vaccin miracle décrit comme « une avancée majeure dans la cure anti-VIH », ce qui a nourri les fausses croyances par rapport à la maladie. Il n’est pas faux que dans le monde, de nombreux essais de vaccins contre le VIH sont en cours afin de tenter d’éliminer le virus de l’organisme des personnes malades. Des résultats prometteurs suite à de nombreux essais ont été constatés. Cependant, aucun traitement n’est actuellement capable de détruire totalement les cellules réservoirs du sida et donc d’éradiquer le VIH de l’organisme. Même si nous pouvons parler de charge virale réduite, ce qui offre au malade la prospection d’une vie plus longue et d’une meilleure qualité, nous ne pouvons pas, selon les dernières études, encore parler de guérison.

Le sida existe et il continue d’être un problème majeur de santé publique. Il ne disparaîtra pas de si tôt et il nous guette tous. Il est donc important de se protéger.

Comment faire ?

  1. Utilisezun préservatif masculin ou féminin. Cette méthode est l’unique moyen réellement efficace pour se protéger au cours des relations sexuelles. Votre santé a la priorité : évitez les rapports sexuels non-protégés. Pensez à avoir des préservatifs à portée de main, et pensez à les remplacer ainsi qu’à être attentifs à leurs conditions de stockage et d’expiration.

Le préservatif féminin permet à la femme de se protéger à l’avance d’un rapport. Il est plus cher mais efficace, surtout pour les femmes qui ont de la peine à imposer un préservatif à leur partenaire.

  1. Ne partagez pas des objets personnels qui peuvent être en contact avec le sang (lime, rasoir, seringue, brosse à dents, etc.)
  1. Faites-vous dépister régulièrement. Le résultat d’un test n’est fiable qu’au bout de trois mois après une transmissionéventuelle et donc, n’hésitez pas à vous faire tester plusieurs fois dans l’année s’il y a lieu ! Notez que se faire dépister n’est pas une action à poser uniquement lorsque vous êtes sexuellement actif, et/ou que vous savez être exposés à des facteurs de risque. Les facteurs d’exposition passent parfois inaperçus de nous.
  1. Ayezune attitude responsable. Lorsqu’on se sait contaminé, il est important de prévenir son/sa ou ses partenaires et de changer son comportement sexuel. Il est aussi essentiel d’accéder aux services de prévention et de traitement pour se faire soigner mais aussi pour éviter de contaminer notre ou nos partenaires.

Certes, avant, il apparaissait sur tous les écrans de télévision, nous parlions de lui tout le temps, sans arrêt. Aujourd’hui, nous semblons nous préoccuper moins de la présence du sida parmi nous. Lui, pourtant, il guette. Il continue à être là, partout. Il sait très bien où nous trouver. Une soirée banale. Un dîner romantique. Ne vous laissez pas faire, ne baissez pas vos gardes. Soyez conscients des risques que vous prenez. Protégez-vous.

Mélissa Jaar