FÈT LA KA PI BÈL SI…

Certes, il n’est pas donné à tous de nager dans le bonheur, mais cela n’est pas dû au fait que cette richesse est hors de portée de tout un chacun. L’espace vital est comme une pièce vide, non peinte, et il revient à chacun de nous de composer les couleurs, les éléments du décor, le mobilier et la touche magique qui vont rendre l’espace beau, agréable, accueillant… Bref, un lieu où il fait bon s’installer.
Comment prétendre au bonheur si on ne s’occupe que de son seul bien-être ? Comment se plaindre d’avoir jamais croisé son chemin quand tout ce qui compte c’est son environnement immédiat ? Il est bien de faire le plein d’énergie positive, de travailler à rester zen en toutes circonstances. Mais d’où se créent et se développent justement les circonstances ? Qui nous fournit le cadre pratique pour l’application des méthodes de savoir-vivre? N’est-ce pas justement la rue, le voisinage, l’entourage etc. ?
S’il s’agissait d’énumérer tout ce qui est déplaisant ou est cause d’ennuis et de désagréments, nous passerions à côté de bien de bonnes choses. Alors pourquoi ne pas faire plutôt une liste des attitudes (bonnes et positives bien entendu) que nous pouvons adopter pour répondre à tout ce qui nous arrive, quelles que soient les circonstances ? Notez qu’une grande tolérance ne fera pas de nous une personne passive, tout comme une grosse dose de patience ne nous rendra pas forcément idiot. L’affaire est de savoir balancer et équilibrer les choses, de pratiquer les principes qui rendront notre existence sinon plus belle, du moins plus vivable.
Vous ne souhaitez pas être envahi par vos voisins ? Compréhensible. Mais ne manquez pas de les saluer dans un sourire. Vwazinaj se dra… On ne sait jamais. Ah, l’agacement (légitime !) aux carrefours des grandes artères de la capitale, là où il faudrait un tire-bouchon pour débloquer la circulation. Essayez donc de baisser légèrement votre vitre ou faites un jeu de lumières et, dans un geste courtois de la main accompagné d’un sourire, demandez le passage.
Freinez donc pour laisser traverser un piéton : le sourire en retour vaut bien ce léger arrêt, n’est-ce pas ? Et il comble l’indifférence de ce chauffeur à qui vous avez un peu plus tôt cédé le passage. Ne vous laissez pas abattre par la mauvaise foi des autres, rappelez-vous que vous n’êtes pas parfait (enfin… pas toujours). Cet individu qui tâtonne avec sa canne blanche ne va certainement pas voir votre visage, mais si vous l’aidiez à traverser la rue ou à éviter cet obstacle, ne serait-ce pas un bon geste ?
Vous êtes pressé d’effectuer votre transaction, vous avez assez attendu dans la file, mais voilà qu’arrive cette femme enceinte ou cette vieille dame qui ne s’attend même pas à bénéficier d’une quelconque courtoisie. Dans un sourire (et un léger soupir), vous la laissez vous précéder (en pressant sur vos gros orteils pour vous retenir de mettre votre poing dans la figure de ce malotru qui n’arrête pas de maugréer).
Prendre soin de soi est une responsabilité individuelle, et se soucier du bien-être collectif contribue non seulement à harmoniser les relations, mais aussi et surtout à nous soulager de notre propre stress. À l’approche de la fin de l’année, bonjour frénésie, stress, frustrations, plaisirs, déceptions, espérance… Honneurs ! Respect ! Bonjour tempérance, patience, empathie et respect. Et paix aux citoyens de bonne volonté du Village !
Myria Charles
Village Santé