Plus de préservatifs ? Nos comportements irrationnels et leurs conséquences

Folie d’un soir ou fréquentation de plusieurs jours, cela importe peu… Mais vous avez eu ou avez avec une personne charmante, gentille, de compagnie agréable, un(e) ex, ou un nouveau visage, des relations sexuelles non protégées. Vous n’aviez tout simplement pas de préservatifs avec vous quand cela s’est passé la première fois. Mais tant pis, une aussi belle personne ne saurait représenter un danger pour vous. Et quant à vous, vous êtes sûr(e) que votre partenaire est fidèle.
C’est fort de ce raisonnement absurde que vous vous êtes engagé(e) dans cette relation non protégée. Peu importe le type. Un fait est que quelques semaines plus tard vous remarquez que des démangeaisons vous empêchent de vous asseoir convenablement derrière votre bureau et que vos sous-vêtements sont salis par un liquide jaunâtre. Après le constat de ces symptômes gênants, au lieu d’avertir votre ou vos partenaires sexuels de consulter un médecin et de suivre le traitement qu’il vous prescrira à vous et à ces personnes, vous prenez un tout autre chemin : vous recherchez seuls la cause de vos symptômes (c’est forcément le coussin de la voiture qui est en cuir et sur lequel je me suis assis pendant que le soleil était encore à son pic) ; vous faites un autodiagnostic (kèt, mwen pran nan yon chofrèt) ; vous faites de l’automédication (antibiotiques, huile, pommade, etc.). Quand rien ne va plus, vous vous résignez à visiter un médecin, et là, vous omettez volontairement de lui raconter votre belle rencontre d’il y a quelques semaines…
Malgré vos dires, le médecin pense à une infection sexuellement transmissible. Il a l’expérience et le flair. Il vous demande d’aller faire des examens de laboratoire pour confirmer son impression clinique, vous demande de revenir avec le ou les partenaires (pas en même temps évidemment) pour le traitement. Vous ne revenez pas parce qu’il vous a manqué de respect en osant vous demander d’amener le ou les partenaires, et vous retournez chez vous en recommençant l’application de cette fameuse pommade locale.
Un mois plus tard, cette infection prend maintenant l’aspect d’une plaie, avec des boutons, des cratères purulents et une odeur nauséabonde. Vous persistez dans votre entêtement jusqu’ à ce que cette infection locale devienne générale. Ça ne va pas très bien pour vous. C’est alors que vos proches en viennent à la conclusion suivante : maléfice des voisins qu’ils soupçonnaient de vous envier depuis l’acquisition de votre nouvelle voiture (nan peyi sa a, moun rayi moun pou nenpòt ki bagay). Vite, allons voir le houngan !
Deux mois plus tard vous n’êtes pas mieux. Vous allez mal et accusez les voisins jusqu’à ce que mort s’ensuive. Vous avez laissé derrière vous ces perceptions : kout batri, fanm yo monte pou ou, matlòt ki manje w, mò yo voye sou ou, etc. et un(e) ou plusieurs partenaires infecté(e)s.
Retournons un peu en arrière et allégeons un peu le scenario… Après l’apparition des premiers symptômes, vous avez tout de suite consulté un médecin. Vous avez accepté d’être traité, et malgré la gêne et les conflits que cela a amenés dans votre vie et dans vos relations, vous avez pris votre courage a deux mains et vous avez averti votre partenaire stable ainsi que cette belle personne rencontrée l’espace d’une nuit et euh… oui… aussi le (la) collègue avec qui vous faites “un coup” parfois quand vous êtes “raz”… Ce n’était pas facile de tous (toutes) leur parler, mais maintenant, vous êtes tous guéris (ou pas) sinon vous êtes avisés et arrêtez les dégâts en vous protégeant désormais à tous les coups lors de vos relations sexuelles.
Mais notre scenario pourrait être encore plus simple… Lors de votre rencontre avec la belle personne en question, quand vous avez constaté que vous n’aviez pas de préservatifs, vous lui avez donné, après un long baiser mouillé, rendez-vous pour le lendemain… ou vous vous êtes arrêté quelque part pour acheter des préservatifs. Et maintenant vous n’êtes pas infecté(e) !