Aujourd’hui nous nous proposons de vous parler un peu de l’alcool et de ses effets sur la santé.

Nous ne l’avons pas inventé…

Des indices sur la consommation de l’alcool ont été retrouvés depuis la préhistoire. Ce liquide était considéré, selon le peuple et la culture, tantôt comme un breuvage sacré, tantôt comme un remède ou un poison. Par exemple, certains papyrus égyptiens retrouvés retracent les étapes de la fabrication du vin avec des sceaux indiquant les types de boissons alcoolisées, leurs qualités et des mises en garde contre l’ivresse. Chez les Grecs et les Romains, quand les effets enivrants de l’alcool étaient encore mal connus, ce dernier était une boisson mystique. Il était consommé lors des fêtes dionysiaques, en l’honneur de Dionysos (dieu du vin et de la transe) chez les Grecs, et lors des bacchanales (en l’honneur de Bacchus) chez les Romains. Selon la croyance de ces peuples, la consommation de l’alcool leur permettait de connaître le monde des dieux. Au fur et à mesure, les orgies et les violences devinrent fréquentes, le Sénat romain finit par l’interdire. Au Moyen Age, l’abus de l’alcool continua d’entraîner  des violences graves. L’église sanctionna ainsi l’ivresse et exhorta le peuple à consommer l’alcool avec modération.  De nos jours, l’alcool est un produit utilisé par tous ; il existe des règles contre l’ivresse et des sociétés d’alcooliques anonymes.

Consommation modérée, qu’en est-il ?

La notion de consommation modérée est en général mal comprise par plus d’un. Elle varie en fonction du sexe, du poids et de la taille d’un individu à un autre. Voici en gros ce qu’elle signifie. Quel que soit le type de boisson, la quantité d’alcool ingérée dépend du pourcentage d’alcool que contient chaque once de la boisson en question. Illustrons : il y a la même quantité d’alcool dans chacun des verres de cette énumération :

=  Une bière de 12 onces contient 5 % d’alcool / oz.

=  Un verre de vin 5 onces contient 12 % d’alcool / oz.

=  Un verre de spiritueux (alcools forts) de 1,5 once contient 40 % d’alcool / oz.

Donc prenez garde : le plus important n’est pas de compter les verres ou de connaître le pourcentage d’alcool contenu dans la bouteille, mais de connaître la quantité d’alcool qu’il y a dans chaque once ingérée par vous, et ce, quelle que soit la boisson.

Et si nous parlions maintenant des conséquences santé ?

Les conséquences de l’alcool sur la santé sont plus  graves que nous ne saurions l’imaginer. L’alcool représente, après le tabac, la deuxième cause de mortalité évitable du cancer. Selon l’OMS, l’alcool aurait un caractère cancérigène, responsable de 10 % des décès par cancers, soit près de 15 000 décès. L’éthanol contenu dans ces boissons est transformé par l’organisme en composés favorisant le développement des cancers. Toute consommation régulière augmenterait le risque de développer les cancers de la bouche, du larynx, du pharynx, de l’œsophage, du côlon rectal, du sein, du pancréas et du foie. Par exemple, plus de 80 % des cancers de l’œsophage, 20 % des cancers du côlon rectal, 17 % des cancers du sein sont dus à la consommation de l’alcool en France.

Pour les personnes souffrant de certaines maladies, la consommation de l’alcool peut se révéler très nocive pour la santé. Aux personnes souffrant de la goutte, une maladie rhumatologique due à l’accumulation de cristaux d’acide urique qui touche en général les articulations, il est recommandé d’éviter de consommer de l’alcool. Pour ce qui est de l’hypertension, l’alcool est déconseillé, car ce dernier a un effet direct sur les niveaux de pression artérielle. En cas de diabète, l’alcool provoque l’hypoglycémie, car lorsque nous buvons, le foie s’efforce de purifier le sang en se débarrassant de l’alcool, ce qui arrête toutes ses autres fonctions, notamment celle de contrôle de la glycémie.

Et si vous êtes sous médicaments, de grâce, évitez l’alcool, car médicaments et alcool ne font pas bon ménage. En effet, l’alcool peut accélérer la dégradation du médicament dans l’organisme soit en diminuant son efficacité, soit en prolongeant sa présence dans le corps humain. Il est aussi fortement déconseillé de prendre de l’alcool avec des anxiolytiques, des neuroleptiques, des antidépresseurs et des hypnotiques (somnifères).

La femme enceinte qui boit de l’alcool expose son bébé à divers risques. L’alcool consommé par la mère passe du sang maternel à celui du fœtus. La concentration en alcool dans le sang du bébé est rapidement aussi élevée que dans le sang de sa mère, car son foie n’est pas suffisamment développé. Il en résulte retard de croissance, atteinte du système nerveux central, malformation, retard intellectuel, troubles du comportement à long terme, pour ne citer que ceux-là. Ces nouveau-nés sont des bébés alcooliques.

En conclusion

Déguster un bon verre de vin ou une bière occasionnellement n’a rien de mal. Ce qui dérange, c’est la consommation fréquente et/ou régulière  qui peut mener à la dépendance ou encore  l’excès de la consommation d’alcool.  Suivez nos conseils et évitez de boire de l’alcool à jeun pour votre bien. L’alcool continuera d’être présent dans nos vies, utilisons-le à bon escient, autrement dit, avec modération.

Isabelle Carlande Thaleus, du journal étudiant de l’UNDH-FMSS, INTERMED