Sans entrer dans les détails, il serait bon de savoir que la dépression est un trouble mental, une maladie psychiatrique qui peut atteindre autant le nouveau-né que l’adolescent, autant l’adulte que la personne du troisième âge. C’est une maladie qui selon le cas, demande une forme de traitement multidisciplinaire.

S’il est vrai que nous ne pouvons pas nous substituer au médecin, à l’aide-soignant ou au groupe de support lorsque l’un de nos proches souffre de dépression, il est tout  aussi vrai que nous pouvons jouer un rôle de soutien autant important en aidant à repérer la dépression chez un proche, en l’aidant à consulter et à suivre un traitement thérapeutique adéquat, et en le maintenant dans un bon équilibre (sans l’éloigner ni l’étouffer). Le rôle de l’entourage sert aussi à lui parler des éventuelles idées de suicide, pour l’en prévenir et l’aider à s’en éloigner, sans oublier de toujours le conseiller à prendre soin de lui-même.

Souke kow non ! Depi twa jou ou pa benyen ! Se ou sèl ki gen problèm nan peyi a ? Oui, les nerfs du conjoint peuvent être mis à rude épreuve dans un couple où l’un d’un partenaire souffre de dépression. Il est important de ne pas culpabiliser, d’éviter les critiques, car la personne dépressive éprouve déjà un sentiment de culpabilité en lien avec sa maladie. Il faut comprendre qu’il est malade et l’aider à se déculpabiliser. Pou fwa sa a, ou te mèt sitirel.

* Ne pas le brusquer. Le passage du cap de la dépression est lent, et ce n’est nullement les reproches à la personne dépressive qui accélèrent le processus de guérison. Au contraire!

* Ne jamais banaliser la maladie de la personne ou, ce qui est pire, le nier. Il faut parler à la personne souffrant de dépression, lui communiquer ses propres émotions, mais sans les maquiller de reproches.

* Éviter d’inviter l’autre à se ressaisir, à se servir de sa volonté. Ces façons de faire vont le culpabiliser davantage, et accentuent sa conscience de ses faiblesses. Il risque donc de se replier davantage sur lui-même et de perdre confiance en son conjoint.

* Ne pas décourager l’autre personne, et de passer au crible ses choix. Cela ne fera que miner sa confiance en lui-même.

* Éviter de parler de psychologie ou de psychiatrie avec l’autre. Cela peut en rassurer certains, mais cela peut aussi effrayer ou révolter d’autres.

Il convient plutôt de montrer à l’autre qu’on est là pour l’écouter. Cette oreille attentive, sans jugement ni évaluation, amène la personne à se sentir acceptée telle qu’elle est. Ainsi, elle exprimera ses émotions, car elle n’a pas à se cacher ou encore à se défendre. Il faut aussi lui faire des remarques sur ses progrès, genre : « apaw ri jodi a », au lieu de « epaw pa kriye jodia ».

Il est capital d’essayer de garder le contact avec les amis de la personne dépressive, l’encourager à faire des exercices, le libérer de certaines de ses responsabilités, surtout celles qui peuvent générer du stress, et enfin, ne pas négliger la nutrition de la personne dépressive.

N’oubliez pas, votre soutien compte et votre présence est un réconfort. Soyez à l’écoute, au moment venu, il partagera les sentiments qu’il ressent avec vous. Soyez patients. Soyez compréhensif face à son comportement qui peut être gênant et paraitre associable. C’est votre présence, votre compréhension de la situation et votre empathie pour lui qui contribueront à son  rétablissement.

En supportant un proche ou un conjoint dépressif, on ne doit jamais oublier de prendre soin de soi-même pour garder toute son énergie. Il faut être à l’écoute de soi-même et déterminer ses limites. Une fois ses limites atteintes, le recours à des organismes ou des institutions qui s’occupent de ces cas ne doit pas être négligé.

Pa blye, menm si ou ta santi sityasyon an difisil  tout bon, kòd la makonnen nan menw ou pa ka demarel, pa desespere, toujou gen solisyon pou soti nan depresyon!

Cynthia Jean-Louis et Johnny Jean

Village Santé