Hommes/Femmes: Nos réactions diffèrent-elles face à certaines situations ?

Homme et femme, les deux facettes de la pièce que représente le genre humain. Cependant, pour autant que l’on admette qu’ils doivent vivre en harmonie, car complémentaires, autant l’on admet qu’ils sont différents l’un de l’autre. Ils ne sont pas toujours interchangeables. Loin de (vouloir) justifier une quelconque répartition sexiste des tâches et des professions, nous allons dans cet article vous parler brièvement des causes tant biologiques, psychiques que sociales qui permettent d’affirmer que les réactions des hommes et des femmes sont très différentes, voire opposées dans certains cas.
Nos réactions découlent, entre autres, de notre type de personnalité, de nos attitudes, nos façons de penser, des expériences que nous avons vécues, etc. Nous sommes des êtres vivants à composantes multiples : biologiques (physiques), psychiques et sociales. Ainsi, une constante interaction entre ces diverses parties entre en général en jeu pour expliquer nos comportements.
Du point de vue biologique, les hormones (sexuelles) participent de l’explication de certains de nos agissements. Par exemple, la testostérone, hormone mâle par excellence, semble être impliquée dans la propension à commettre des actes d’agressivité. C’est ce qui expliquerait pourquoi les hommes auraient tendance à être plus « violents » physiquement que les femmes. De même, on a constaté que l’ocytocine, très élevée chez une femme, augmente son empathie (capacité à comprendre et à se mettre à la place de l’autre), son degré d’attachement (aux bébés) et l’intensité de ses liens sociaux. C’est pourquoi les femmes semblent être plus compréhensives et attentionnées…
Le cerveau est fortement influencé par les hormones sexuelles, lesquelles sont à l’origine des différences au niveau de la structure du cerveau, de la latéralisation des hémisphères, de la composition et de la densité des différents lobes, cervelet et corps calleux. Or, le cerveau n’est pas un organe mécanique, il est le siège de notre personnalité, et influence, à son tour, les aptitudes et les habiletés de l’homme et de la femme. La sexualisation du cerveau est donc le véritable responsable des différences qu’on observe entre les hommes et les femmes sur différents plans.
Cependant, peut-on imputer ces différences uniquement à la biologie ?
Évidemment que non. Nous sommes des êtres sociaux, élevés dans une société, formés par elle et pour elle. La plupart de nos réactions trouvent leurs racines dans notre éducation, et la façon dont on nous a appris à être un homme ou une femme. Nos parents nous ont élevés sur la base d’une différenciation sexuelle. Garçons et filles n’ont pas été élevés dans les mêmes principes, n’ont pas eu droit aux mêmes distractions et gâteries : les petits garçons doivent s’orienter vers les jeux physiques et en plein air (football, « lago », « jwèt zam », etc.), alors que pour les petites filles, il s’agit de jeux d’intérieur (jeux de famille, de cuisine, etc.). Émotionnellement, ils ne doivent pas réagir de la même manière : les garçons doivent se montrer fermes, et ne doivent pas pleurer (autrement, on lui demande ce qu’il a sous son pantalon); les filles, quant à elles, doivent se montrer sensibles, compréhensives et gentilles (sinon c’est une « mal gason »). Il en résulte donc qu’une bonne partie des différences perçues entre les hommes et les femmes s’explique par la transmission et l’intégration des normes socialement construites.
Il est clair que certaines différences entre hommes et femmes sont imputables à la biologie, mais les rapports sociaux de sexe (le genre) qui déterminent les statuts et les rôles des femmes et des hommes sont des construits de la société. Par conséquent, toute déconstruction de la hiérarchisation socialement construite entre hommes et femmes doit commencer par l’éducation que nos enfants reçoivent, car de celle-ci découle l’assignation des rôles en fonction du sexe.
Cependant, il peut s’avérer difficile de faire la part des choses entre les concentrations d’hormones, l’hérédité, les expériences passées, les attentes sociales, les rôles sociaux, l’éducation reçue… L’important c’est de savoir reconnaitre et vivre avec nos différences, en dehors de toute tentative de subordination de l’autre.
Emmanuel JOSEPH
Étudiant en médecine et en psychologie (UEH)
Village Santé
Merci pour ce beau partage,bon a savoir tres intéressant bonne continuité Village santé ! ! !