Alcool, cigarette, drogue : Ces habitudes de jeunesse qui mettent en péril

Si après la majorité acquise on est libre de ses faits et gestes et qu’on souhaite gouter au plaisir de la vie, cela n’a jamais dégagé personne du devoir d’adopter un COMPORTEMENT RESPONSABLE : savoir reconnaître et esquiver les situations qui peuvent causer du tort à nous-mêmes et à autrui. Ces folies de jeunesse que sont l’abus d’alcool et de drogues de toutes sortes, constituent non seulement des dangers immédiats pour les consommateurs et leur entourage : accidents mortels, comportement sexuel à risque, etc., elles causent aussi dans leur organisme des dégâts parfois irréparables qui risquent de les suivre toute leur vie. Connaissant leurs conséquences immédiates et visibles (on en parle tout le temps et c’est l’objet de maintes campagnes de sensibilisation), nous allons voir ensemble les conséquences possibles sur le long terme…
L’alcool
Dans la consommation abusive d’alcool, les maladies du foie sont les plus fréquentes. Si la consommation d’alcool dépasse les capacités du foie à le transformer, il peut survenir une stéatose hépatique (accumulation de graisse dans le foie), une hépatite alcoolique, ces deux conditions sont réversibles après arrêt de l’agresseur; cependant, les lésions peuvent évoluer vers une cirrhose et un cancer hépatique (irréversibles).
Le risque de cirrhose devient important pour un seuil se situant autour de 30 grammes d’alcool par jour (3 verres) chez la femme et de 50 grammes d’alcool (5 verres) chez l’homme, pendant une durée d’au moins 10 ans chez les femmes et d’au moins 15 ans chez les hommes. Si vous pensez avoir du temps en tenant compte du nombre d’années, l’alcool attaque plus facilement d’autres organes.
• Pancréas : l’alcool est dans 80 à 90% des cas responsable d’une pancréatite aiguë ou chronique (inflammation du pancréas parfois mortelle).
• Œsophage: une inflammation de l’œsophage pouvant aboutir à un ulcère – une agression chronique peut aboutir à un cancer de l’œsophage. Le risque est plus élevé chez les fumeurs qui boivent !
• Estomac : l’alcool entraine une gastrite qui peut être aiguë (vomissement nausée) ou qui peut devenir chronique limitant la digestion et aboutissant à une anémie.
• Cœur: Une consommation d’alcool abusive et chronique, pendant au moins 10 ans, peut causer une affection du muscle cardiaque. Le cœur se dilate et se gonfle, on parle de cardiomyopathie alcoolique.
• Le cerveau: l’alcool est un facteur de risque des accidents cérébro-vasculaires. Il peut aussi provoquer une encéphalopathie associée à une psychose. Sur un mode chronique peut s’installer une atrophie cérébrale (le cerveau se ratatine)
• L’alcool peut entrainer une perte d’inhibition, c’est-à-dire qu’on ne se retient plus et on est dans un état euphorique. Cet état est fort souvent responsable de violence physique et sexuelle (risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles aussi).
Les séquelles que peut laisser la consommation abusive de l’alcool sont de plusieurs ordres. D’abord celles qui sont physiques : les différents cancers cités plus haut, accidents cérébro-vasculaires, anémie, HIV, etc. ; mais il y a aussi celles qui sont d’ordre psychique (traumatismes de diverses sortes, regrets, remords, troubles psychologiques…), et qui sont autant nuisibles à la santé.
Le tabac
Le Tabac est l’une des principales causes de décès évitables dans le monde. Il s’agit du seul produit légalement en vente qui entraine la mort lorsqu’il est utilisé exactement comme le prévoit le fabricant… Si dans le tabagisme actif nous retrouvons le consommateur direct du produit, il faut se rappeler que le tabagisme passif, qui concerne les personnes aux alentours qui inhalent la fumée, est autant dangereux, car ces personnes courent aussi le risque de développer des complications, particulièrement les nourrissons et les enfants.
Par rapport à un non-fumeur, le risque de cancer d’un fumeur est multiplié par : 10 pour le poumon ; par 7 pour le pharynx ; par 4 pour la bouche et l’œsophage et par 2 pour la vessie.
En dehors des cancers, le tabagisme est d’une part, un facteur de risque cardiovasculaire, et d’autre part il peut aboutir à une maladie pulmonaire obstructive qui nécessitera à la longue de l’oxygène en continu sinon le malade mourra asphyxié.
L’usage de tabac entraine une diminution de la vie de 2 à 3 ans pour 10 cigarettes par jour – 5 à 7 ans pour 20 cigarettes par jour – 8 à 10 ans pour 40 cigarettes par jour.
Et les autres drogues
Concernant les drogues, toutes catégories confondues (dépresseurs – stimulants et hallucinogènes), elles présentent un potentiel intoxicant somatique, c’est-à-dire capable de léser certains organes, pouvant aller jusqu’à la mort par overdose pour certaines d’entre elles, et un potentiel intoxicant psychique avec troubles neuropsychologiques.
Un potentiel agressogène supprime les inhibitions et donne un sentiment de toute-puissance. Il conduit à surestimer ses capacités et son appréciation du danger et à passer à l’acte, d’où les actes de violence (agressions, violences conjugales et familiales) et les accidents (accidents de la route, professionnels ou domestiques).
Un potentiel addictif: C’est la propriété des drogues de conduire à la dépendance. Le potentiel addictif est variable selon les drogues (en puissance et rapidité d’installation), mais toujours présent.
En conclusion, il ne faut pas banaliser le fait. Il faut aider nos jeunes à ne pas commencer, et si le mal est déjà fait, il n’est pas trop tard pour arrêter. Loin de nous l’idée d’être rabat-joie, mais avec l’été qui s’annonce bien des dégâts seront causés par nos jeunes et chez nos jeunes à cause de l’abus de drogues et d’alcool. Et nous devons faire du mieux que nous pouvons pour les éviter.
Dr Veauthyelau Saint-Joy
Village Santé