Bien avant d’être un acte médical, la circoncision a été pratiquée par divers peuples humains et pour différents motifs. En ce qui a trait aux nouveau-nés, que dit la science médicale vis-à-vis de cette pratique ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ?

La circoncision est l’acte consistant en l’ablation du prépuce (la peau qui recouvre la tête du pénis appelée gland). Cet acte doit être pratiqué dans des conditions strictes d’asepsie (avec les méthodes pour empêcher toute infection) et de surveillance médicalisée.

Les raisons évoquées par la plupart des parents pour décider d’une circoncision pour un nouveau-né sont surtout d’ordre religieux ou culturel (les Juifs et les Musulmans en sont des exemples). Ce qui ne semble pas être le cas dans le milieu haïtien. D’ailleurs, même les gynécologues-obstétriciens et les néonatologistes n’ont pas le réflexe de la recommander aux parents du nouveau-né.

Des divergences existent au sein de la communauté scientifique sur la nécessité d’une circoncision prophylactique réalisée pour les nouveau-nés. Certains auteurs considèrent que cette circoncision à titre préventif doit être pratiquée le plus tôt possible. Alors que d’autres estiment qu’elle ne se montre pas plus efficace et utile quand elle est réalisée dès la naissance.

Toutefois, il est clair et accepté par tous que la circoncision présente un ensemble d’avantages :

  • Elle diminue le risque d’infections urinaires répétées et d’infections sexuellement transmissibles.
  • Elle diminue la probabilité de survenue du cancer du pénis.

Comme toute intervention chirurgicale, même mineure, la circoncision peut avoir certaines complications : saignements importants, douleurs, infection de la plaie opératoire et infection généralisée. Toutes ces possibles complications, rares heureusement, peuvent facilement être prévenues par une équipe médicale compétente.

Dans certains cas, la circoncision est d’ordre curatif. Elle rentre dans le cadre de la prise en charge d’un problème urologique : phimosis (incapacité à décalotter le pénis), paraphimosis (incapacité à recalotter le pénis), infections urinaires récurrentes… À noter qu’il n’est pas rare qu’on n’arrive pas à décalotter complètement le pénis d’un nouveau-né, d’un enfant en général en dessous de 5-6 ans. De ce fait, n’essayez pas de le faire de force.

Quelles que soient les raisons qui le motivent, sauf celles d’ordre médical, circoncire son enfant relève de la seule et unique volonté du parent. S’il est vrai qu’une circoncision dès la naissance évite à notre enfant tout au long de son évolution certaines maladies, il est d’autant plus vrai qu’une bonne hygiène des parties intimes peut en faire autant. Décalotter le prépuce, bien laver le contour du gland avec de l’eau et du savon et le recalotter, laver le corps du pénis et les testicules sans oublier de lever les testicules pour bien les nettoyer en dessous, ce sont les principales étapes quotidiennes d’une bonne hygiène pénienne.

N’oubliez pas, la circoncision n’est pas une obligation. Elle le devient quand certaines maladies péniennes mettent la vie de nos petits en danger.

Emmanuel JOSEPH

Village Santé