Pourquoi ronflons-nous ? Comment arrêter ?

Combien d’entre nous produisons lors de notre sommeil ce vrombissement assourdissant pouvant aller jusqu’à nuire nos partenaires de lits ? Malheureusement, le ronflement n’est pas seulement une question de nuisance sonore, mais peut également révéler des problèmes de santé méritant une attention assez soutenue.
Le ronflement ou Ronchopathie se produit lors de la respiration pendant le sommeil. Ce bruit est le résultat d’un rétrécissement des voies aériennes supérieures (voile du palais, luette, amygdales, langue…). Ceci est expliqué par le fait que le conduit respiratoire est rétréci lors de la position couchée. L’air essayant de vaincre le rétrécissement de la voie respiratoire produit le son caractéristique du ronflement (effet Venturi). Qu’en est-il de l’intensité ? Les grands ronfleurs peuvent atteindre jusqu’à 80 décibels durant leur sommeil. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la variation de l’intensité (facteurs d’aggravation) sonore d’un individu à l’autre. Parmi ceux-là nous pouvons citer l’obésité, la prise de tabac et de médicaments (somnifères) pouvant exacerber la dépression des organes du fond de la gorge.
Chez le sujet obèse, une masse de tissu adipeux (graisse) s’accumule autour des voies respiratoires en réduisant ainsi la lumière de la voie respiratoire. Le tabac, indexé comme l’un des facteurs déclenchant de l’Apnée du sommeil, est également un des facteurs aggravants du ronflement en causant l’inflammation de la paroi bronchique. Les médicaments tels les somnifères causent une dépression des organes des voies aériennes supérieures. L’alcool exerce un effet similaire (de relaxation) sur les voies respiratoires lui valant une place parmi les facteurs favorisant du ronflement.
En général, le ronflement est bénin et n’a aucune conséquence sur la santé. Toutefois, dans certains cas, il est associé à des pauses respiratoires qui perturbent le sommeil. Ce qu’on appelle Apnée du sommeil. Celle-ci se caractérise par de fréquents arrêts de la respiration durant la nuit, et elle est causée par un relâchement de la langue et des muscles de la gorge qui empêche le passage de l’air. Les ronflements sont alors entrecoupés de moments de silence pouvant aller de quelques secondes à plus d’une minute pendant lesquels la respiration est arrêtée. L’apnée entraîne une fatigue et une somnolence durant la journée, et est associée à des risques accrus d’hypertension, de maladies cardiovasculaires (y compris accident vasculaire cérébral et infarctus).
Quoi faire pour arrêter ?
La première chose à faire en cas de ronflement est de consulter un médecin qui saura diagnostiquer les causes du ronflement, c’est-à-dire déceler s’il est bénin ou s’il est dû à l’apnée du sommeil. Et puis, si vous ronflez déjà, il faut éviter les facteurs aggravants : consommation excessive d’alcool ou de tabac, se coucher dans des positions favorisant la dépression des organes de la voie respiratoire supérieure (se coucher de préférablement sur le côté), la prise excessive de poids. Quant à ceux qui sont allergiques, il faut surtout éviter les allergènes.
Le ronflement est un problème de santé qui dépasse les connotations qu’on lui attribue et qui est trop souvent sous-estimé. D’après l’American Academy of Otolaryngology, 45 % des adultes ronflent occasionnellement, et 25 % sont des ronfleurs réguliers. Des recherches ont également montré que 40% des adultes de plus 40 ans ronflent. Et attention : le ronfleur n’est pas toujours le bon dormeur au contraire de ce que s’imagine le sens commun.
Si vous souffrez de ronflement, consultez votre médecin généraliste qui saura mieux vous orienter. L’impact du ronflement peut aller du simple inconfort à l’Apnée du sommeil qui recèle de graves conséquences sur votre santé. Le ronflement, tout comme votre santé en général, mérite toute votre attention, donc il ne faut surtout pas le traiter avec légèreté. Il y va de votre bien-être.
Dr Steve Mc Allan Smith
Village Santé