Journée Mondiale de la contraception: Planifier votre vie, c’est planifier votre avenir

Le 26 septembre de chaque année, on célèbre la journée mondiale de la contraception. Cette journée est pour nous autres en Haïti une occasion de revoir l’importance de la contraception, le rôle qu’elle peut jouer dans nos vies et l’urgente nécessité d’en faire une priorité de santé publique.
La contraception, rappelons-le, s’entend de toute méthode visant à éviter la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde ou, s’il y a fécondation, d’empêcher la nidation de l’œuf fécondé. La contraception peut être réversible, on parle alors de méthodes réversibles et temporaires qui sont limitées dans le temps, ou irréversible, dans ce cas on parle de méthodes définitives.
Aussi faut-il préciser que la contraception rentre dans le domaine de la planification de la vie. Les méthodes contraceptives permettent d’avoir le choix, de décider soi-même le moment idéal pour avoir un enfant, et de poursuivre ses objectifs de vie sans que le hasard vienne entraver le plan que l’on s’était préparé. Il a été démontré que l’application des méthodes contraceptives entraine des résultats bénéfiques sur les plans : économique, démographique, politique (politiques publiques en matière de santé), social (contrôle des mécanismes de reproduction de la société, l’éducation, limitation de la délinquance juvénile, etc.), professionnel et personnel.
La contraception permet aussi de réduire le nombre de cas de décès dus à l’avortement, surtout aux avortements clandestins. En effet, l’OMS estime à environ 22 millions le nombre des avortements à risque pratiqués dans le monde chaque année. Environ 5 millions de femmes sont hospitalisées chaque année à la suite d’avortements à risque, et 3 millions d’entre elles souffrent de complications après un avortement à risque parce qu’elles ne sont pas soignées. La seule utilisation d’une méthode de contraception permet d’éviter les avortements à risque et toutes les complications qui vont avec.
Si la contraception est d’une importance cruciale au niveau mondial, elle l’est beaucoup plus pour nous en Haïti. En effet, notre pays a le plus important taux de fécondité pour la région : 3,5 enfants par femme. Le taux de mortalité maternelle (320 décès pour 100 000 naissances vivantes) est autant préoccupant. Le nombre de grossesses non désirées et de décès de jeunes filles à peine fertiles des suites d’avortements clandestins non sécurisés complète ce tableau.
Pourtant, le choix d’une méthode de contraception aurait aidé nos jeunes filles à être plus productives. À cet effet, de nombreuses recherches ont montré que le contrôle de sa fécondité augmente considérablement les chances pour une jeune fille de rester plus longtemps à l’école, d’évoluer plus positivement dans le processus de l’apprentissage et de devenir plus productive tant dans sa vie personnelle que dans le cadre familial et social.
L’élément clé ? L’information. Les bonnes informations sur les méthodes de contraception constituent le premier pas vers l’application desdites méthodes. En ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive, toute personne se doit de rechercher et de disposer de bonnes informations pour pouvoir faire des choix éclairés aptes à l’aider dans la poursuite de ses objectifs de vie. La PROFAMIL recommande donc à la population en général de bien s’informer avant d’agir. Planifier votre vie, c’est planifier un avenir sûr pour le pays.
Dr Gianni Decastro