Témoignage: La vasectomie m’a aidé à mieux me responsabiliser
Je suis James Christopher. J’ai 31 ans. J’ai deux enfants avec ma femme, deux petits garçons que je considère la prunelle de mes yeux. Après que ma femme ait mis au monde notre deuxième garçon, je me suis mis à réfléchir sur leur avenir. Plongé dans ces réflexions, je me suis rendu compte à quel point la situation socio-économique du pays n’aide nullement un parent à élever sa progéniture. Et c’est de là que m’est venue l’idée de pratiquer une méthode de planification familiale. Je me suis dit : « Il faut que je prenne une décision ». C’était en février 2016.
Je ne savais pas trop ce que j’allais faire, mais j’étais plus que déterminé à trouver une façon de ne plus pouvoir procréer. Ayant une tante infirmière, je l’ai contactée pour m’entretenir avec elle sur les options possibles. Elle m’a fait un exposé de toutes les méthodes de contraception disponibles en Haïti. Et c’est là que j’ai entendu parler de la vasectomie pour la première fois. Je voulais être sûr de n’être plus capable d’avoir d’enfants, ainsi, au lieu de choisir des méthodes hormonales ou chimiques pour ma femme (journalières et/ou périodiques), j’avais jeté mon dévolu sur la vasectomie.
Ma décision prise et ma femme mise au courant, ma tante m’a recommandé la clinique de la PROFAMIL de Delmas 31 pour les suivis. J’y ai été agréablement accueilli. L’infirmière, sans doute pour tester ma volonté et savoir si j’étais vraiment sur de ma décision, m’a dit à la fin de l’explication des étapes de l’intervention chirurgicale : « Monsieur, après cette opération, vous ne pourrez plus avoir d’enfants, plus jamais ». J’ai souri, et j’ai répondu : « Se sa kap pi bon pou mwen ».
L’intervention a duré environ dix (10) minutes. Ayant été fait sous anesthésie locale, je n’ai rien senti. Question de procédure, il m’a été demandé de rester à la clinique 5 minutes après l’intervention, autrement j’aurais repris le chemin pour rentrer chez moi. Depuis ce jour, j’ai trouvé ma paix d’esprit. Nous nous battons ma femme et moi pour élever nos deux garçons et leur offrir le meilleur de ce monde. Je ne m’inquiète nullement après un rapport sexuel, quelle que soit la période du mois, si vous voyez ce que je veux dire.
D’aucuns pensent que la vasectomie entraine l’affaiblissement des performances sexuelles, d’autres croient qu’elle peut induire des problèmes d’érection. C’est étonnant, puisque moi qui ai subi cette intervention, je ne connais pas ces problèmes dans ma vie sexuelle. Celle-ci va bien, à défaut de me croire, vous pouvez, si vous y arrivez, vous renseigner auprès de ma femme. Je crois qu’il nous faut cesser de croire à tout ce qu’on raconte et cultiver les bonnes manières, de savoir trier quelles informations tiennent des mythes et croyances populaires, et lesquelles sont fiables. Pour cela, la question de la source est très importante. Cherchez les informations auprès de professionnels aptes à vous les donner, et non auprès de vos voisins, vos amis ou vos collègues.
La vie en Haïti devient de plus en plus difficile. Le coût des produits de première nécessité ne cesse de grimper. Il n’est pas évident dans un pareil cas de pouvoir subvenir aux besoins de l’ensemble de vos petits, si vous en faites à tout bout de champ. Pour pouvoir s’accomplir en préparant l’avenir du couple et celui des enfants, il faut une planification. Celle-ci permet de décider, en fonction d’un diagnostic rigoureux de la santé financière du couple par rapport à la cherté de la vie, le nombre d’enfants que l’on peut avoir. Il nous faut cet éveil de la conscience et ce sens de responsabilité qui nous permettront de progresser et enrayer le cycle de la misère. Sinon, notre avenir à tous s’en trouvera affecté… Quoi faire ? Cherchez les bonnes informations, prenez une décision, et agissez en fonction d’un choix éclairé et motivé.
Propos recueillis par Johnny Jean
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