Sispann fè bagay san kapòt !

Pour un plaidoyer sur la protection sexuelle
Les relations sexuelles ! Certains en ont souvent, d’autres en parlent souvent. Elles font couler beaucoup d’encre, sont l’objet de palabres dans les shows télévisés, les émissions radiophoniques, les forums de discussions, les groupes d’amis… Bref, que vous le vouliez ou non, vous rencontrez de toutes les façons le sujet partout : dans des projections documentaires, dans des films, des revues, des livres et, bien sûr, sur Internet.
Il y a en effet un facteur physiologique qui pousse naturellement les gens à s’intéresser à cet échange physique. Avec la puberté et les changements hormonaux, la libido (le désir sexuel) se fait de plus en plus ressentir et ne s’atténuera qu’avec l’âge.
Par ailleurs, le sexe n’est plus un sujet tabou en Haïti en 2016. On en parle ouvertement. On le fait presqu’aussi facilement qu’on en parle, surtout dans des périodes précises. En effet, on a observé que les grands moments de réjouissance/de fêtes désinhibent un grand nombre de personnes qui se laissent aller et ont d’avantage de rapports sexuels qu’à l’accoutumée (Noël – St-Valentin – Carnaval – Vacances d’été, pour ne citer que ceux-là).
D’où l’importance, à l’approche des fêtes de fin d’année, de vous rappeler que vous devez avoir un comportement responsable et que l’acte sexuel n’est pas sans conséquences. Il faut faire très attention pour ne pas commettre des erreurs irréparables.
A côté des grossesses non désirées, un groupe de maladies bien spécifiques guette les personnes qui entrent en relations sexuelles sans se protéger. Parmi toutes les formes de protection, l’abstinence est de loin la meilleure : 100% de garantie. Malheureusement, elle est celle qui est la moins utilisée. Bon, pour ceux-là pour qui l’abstinence n’est pas une option, considérez le préservatif comme la 2e meilleure option. C’est en même temps un moyen de contraception et un moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
Nous allons nous inspirer du chapitre des IST traité par l’OMS pour asseoir ce petit plaidoyer pour la protection lors des rapports sexuels.
On connaît plus d’une trentaine de bactéries, virus et parasites qui se transmettent par voie sexuelle, mais 8 de ces agents pathogènes sont plus fréquents. Sur ces 8 infections, 4 peuvent être guéries : la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose et la trichomonase. Mais si elles ne sont pas traitées ou mal traitées, ces IST peuvent entraîner de graves conséquences (ex : malformations chez les nouveau-nés pour la syphilis). La chlamydiose et la gonorrhée peuvent entraîner des troubles de la fécondité chez l’homme comme chez la femme. L’OMS estime que chaque année, 357 millions de personnes contractent l’une de ces quatre IST.
Les 4 autres sont des infections virales incurables potentiellement mortelles : l’hépatite B, le virus de l’herpès, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), et le papillomavirus humain. Retenez que le papillomavirus humain est la cause la plus commune du cancer du col de l’utérus, et que toutes les infections sexuellement transmissibles potentialisent la possibilité d’attraper le VIH…
D’après certaines études, la durée moyenne d’une relation sexuelle est de 7 mn pour satisfaire les 2 partenaires. Ainsi, en ne vous protégeant pas, vous prenez des risques énormes pour si peu de temps de plaisir. Le temps et le réflexe de porter un préservatif réduisent considérablement ces risques.
Un auteur a écrit un jour : « Mieux vaut perdre une minute de plaisir dans ta vie que de perdre ta vie pour une minute de plaisir. » Pensez-y.
Chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une infection sexuellement transmissible. Devant le fait, posez-vous à chaque fois cette question : « Vais-je faire partie de la liste des personnes infectées pour aujourd’hui ? »
Dr Veauthyelau Saint-Joy
Village Santé