Des répercussions de la violence sur le cerveau de l’enfant

La violence sur les enfants fait beaucoup plus de mal qu’on ne le pense. Ses conséquences pouvant aller de simples maux physiques jusqu’à l’absence d’épanouissement, comportement antisocial, anxiété et dépression, cette violence diminue les capacités réelles d’apprentissage du cerveau de l’enfant, car elle affecte la formation des circuits et des chemins neuronaux. Chaque année, environ 40 millions d’enfants dans le monde sont victimes de violence et de formes diverses de maltraitance. Plusieurs facteurs, dont les croyances culturelles (timoun se ak baton yo mache), l’ignorance (qui vous fait battre votre enfant en pensant le corriger), la transmission intergénérationnelle de la maltraitance, la toxicomanie et l’alcoolisme, participent de l’explication de la violence faite sur les enfants. Dans cet article, nous partons de l’hypothèse que si les parents savaient ce à quoi ils exposaient leurs enfants en les soumettant à des formes de violence, ils s’en abstiendraient. Du moins, beaucoup s’en abstiendraient. Nous abordons donc les répercussions de la violence sur les enfants avec cet espoir-là.
De la violence même…
Contrairement à ce que l’on croit, la violence sur les enfants dépasse de loin la dimension simplement physique : blessure physique infligée au corps de l’enfant. La violence psychologique, qui consiste à ignorer ou rejeter la réaction émotionnelle de l’enfant, en l’humiliant par des gestes ou des paroles qui portent atteinte à sa dignité, est encore plus grave. S’ajoutent à cette typologie la violence sexuelle et la négligence, celle-ci considérée comme le type de violence le plus fréquent faite aux enfants. Elle consiste à ne pas nourrir, vêtir ou loger de façon convenable un enfant. C’est à juste titre que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la maltraitance de l’enfant comme « toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité, dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir ». Alors, tous ces petits actes de tous les jours (reproches en présence d’étrangers, injures touchant la personne même de l’enfant, méfiance, négligence) à l’endroit de vos enfants, vous devez vous en passer, car ce sont bien des formes de violence. Et cette violence atteint avant tout le cerveau !
De ses répercussions sur le cerveau et sur le comportement
Le bon développement de la personnalité de l’enfant et de ses aptitudes à affronter le stress et à réguler les émotions (résilience) dépend des liens d’attachement solides et sûrs qu’il entretient avec les personnes de son environnement immédiat. L’enfant construit son autonomie, forme ses relations d’affection et fait l’expérience du monde à partir de ces liens-là. Les parents, membres de la famille ou toute autre personne procurant des soins à l’enfant sont comme le bras sur lequel il s’appuie pour se construire comme personne. Quand ces liens sont des liens d’amour, de compréhension, d’affection et de joie, l’enfant fait l’expérience du monde comme un lieu sûr qu’il explore sainement parce qu’il trouve, quand il est stressé, réconfort et joie auprès de ceux qui l’environnent. En revanche, quand l’enfant est victime de violence des gens de son propre monde, ce bras sur lequel il devait s’appuyer pour construire sa propre personnalité n’existe plus. Du coup, il en arrive à manifester des formes d’attachement perturbées et des habitudes anormales de réactions affectives envers ces gens violents qui polluent son monde.
Et c’est de là que vient le pire. Des études ont montré que de mauvaises interactions par suite de violence ou de négligence entre un petit enfant et les personnes qui le soignent compromettent la formation du cerveau parce qu’affectant le développement des chemins neuronaux nécessaires aux fonctions cognitives supérieures. L’enfant a donc du mal à interagir avec les autres et est susceptible de présenter des problèmes d’apprentissage et de comportement. (C’est peut-être donc vous qui êtes à la base des problèmes d’apprentissage de votre enfant alors que vous les lui reprochez !). Prenons comme premier exemple l. Cela endommage la structure cérébrale et provoque le retard mental chez l’enfant, des problèmes de l’ouïe ou de la vue, d’apprentissage et des dysfonctions cognitives.
De plus, les jeunes enfants étant très sensibles aux émotions d’autrui (surtout de leurs parents), la dépression maternelle, la toxicomanie ou l’alcoolisme de parents, les scènes de violence et de dispute, auront des effets néfastes à conséquences durables : problèmes de régulation émotionnelle, d’image de soi, dans les habiletés sociales, de motivation dans les études, d’apprentissage, d’ajustement ; sans parler de dépression grave, comportement agressif, difficultés avec ses pairs (troubles de l’attachement), conscience sous-développée, problèmes de contrôle, délinquance et toxicomanie.
À vous, parents !
Les spécialistes soutiennent que dans le développement de l’enfant, la période de la petite enfance est une période critique. Le petit cerveau de l’enfant (petit parce qu’il mesure le quart de la taille du cerveau d’un adulte) enregistre tout ce qui se passe dans son environnement, qu’il soit positif ou négatif. La maltraitance et l’exposition à la violence auront des conséquences sur le développement mental et comportemental de l’enfant qui le suivront toute sa vie ! Donc si vous aimez vos enfants, pourquoi contribuer à augmenter le risque qu’ils deviennent des retardés mentaux, des hommes et des femmes souffrant de toutes sortes de pathologies comportementales ? Ah, vous battez vos enfants pour les « corriger », dites-vous ! Maintenant vous savez que la violence n’a aucunement cette vertu-là… au contraire ! Alors arrêtez de fabriquer des individus malades qui ne feront ni votre honneur ni celui de la société dans son ensemble. Konprann timoun nou yo, okipe yo !
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