Quelle que soit sa localisation, la douleur est généralement perçue comme une sensation négative, une gêne dont notre organisme tente, consciemment ou inconsciemment, de se débarrasser.

Si certaines douleurs peuvent être expliquées facilement (douleur secondaire à un traumatisme quelconque), d’autres arrivent sans cause apparente et on a tendance à les banaliser.

Nous devons garder à l’esprit que « la douleur » est un signe d’appel de la souffrance d’un organe ! Il ne faut ni l’ignorer ni la banaliser. L’attitude adéquate devant une douleur, surtout si cette dernière se répète et/ou s’intensifie, est d’identifier avec le plus de précision sa localisation, sa durée, son irradiation, et, bien sûr, mesurer son intensité.

Parmi toutes les douleurs dites courantes, nous attirerons l’attention des lecteurs sur « Les Maux de tête » trop souvent pris à la légère. Les maux de tête, appelés dans le jargon médical « céphalées », sont d’autant plus inquiétants que le site atteint – le cerveau – est le centre supérieur de toutes les commandes de l’organisme.

Les maux de tête ne sont pas tous les mêmes et ils ne traduisent pas forcément la même souffrance. La source des céphalées peut être un trouble de la circulation du sang, un trouble nerveux, une atteinte sensorielle (fatigue oculaire).

Les maux de tête peuvent être très envahissants, limitent l’activité quotidienne de la personne qui en souffre, et peuvent s’accompagner de signes généraux invalidants (vomissement – perte de connaissance – perte de la parole – paralysie transitoire) ; c’est le cas des migraines.

La migraine, fort souvent sous-diagnostiquée, est une affection complexe caractérisée par de fortes céphalées qui dure 4 à 72 heures. Classiquement, elle débute d’un seul côté de la tête et tend à se généraliser et peut même entrainer une douleur au cou.

Les nausées et vomissements sont couramment décrits comme symptômes accompagnant les céphalées. De plus, une intolérance aux lumières vives (photophobie), une intolérance aux émissions sonores (phonophobie) et une peur de se mouvoir (kinésiophobie) sont également retrouvées, car ces stimuli aggravent les céphalées. D’autres manifestations plus graves que celles citées plus haut peuvent s’associer à une attaque migraineuse.

Certaines personnes avec migraine ont comme des signes prémonitoires leur annonçant la survenue des céphalées – on parle d’aura. Cette aura peut être visuelle (vision floue – des points lumineux scintillants – une perte brusque et transitoire de la vision). L’aura peut aussi être sensorielle ou motrice, tel un engourdissement d’un membre. L’essentiel c’est que cette aura précède presque toujours l’apparition des migraines.

La prise en charge des céphalées n’est pas la même pour tout le monde ; il faut un très bon interrogatoire pour identifier l’agent causal. Face aux maux de tête, il faut tenir compte de la médication antidouleur appelée dans le jargon médical « des antalgiques (qui atténuent la douleur) et des analgésiques (qui éliminent la douleur) ». Ces médicaments s’administrent selon un pallier bien défini pour assurer une gestion efficiente de la douleur ; et chaque médication a ses effets secondaires.

La prise en charge intégrée des céphalées n’est pas forcément médicamenteuse. L’acupuncture et la chiropractie sont des alternatives reconnues. La réponse idéale est parfois dans un changement du style de vie et des habitudes. Un accompagnement psychologique est très souvent nécessaire.

Nous devons apprendre de nos douleurs et nous en servir pour identifier ce qui semble ne pas fonctionner correctement dans notre organisme.

Dr Karine SEVERE, Médecin Interniste. Spécialiste en prise en charge de la douleur.