Ce n’est pas parce que grand-mère ou grand-père vous sourit, vous embrasse, vous raconte une histoire, que cela implique qu’elle ou il jouit d’une bonne santé !

Nous nous soucions de la santé de nos enfants et de la nôtre et nous négligeons parfois celle de nos ainés. Nous oublions juste que nous sommes sur la liste des suivants ! Si le 3e âge est associé à bien des choses comme la sagesse et la retraite par exemple, il se présente aussi avec ses côtés difficiles : les changements du corps et certaines maladies liées à l’âge. Nous allons dans cet article parler du symptôme le plus fréquent relaté par nos patriarches : la douleur.

Saviez-vous que seulement 6% des personnes âgées de plus de 65 ans ne rapportent aucune douleur ?

En raison d’une diminution des capacités du cerveau à traiter les informations, il avait été généralement admis que le seuil de la douleur est plus élevé chez les personnes âgées, c’est-à-dire que pour un même stimulus, il ne ressentirait pas la douleur à la même intensité qu’un adulte d’âge moyen. Cette information n’est pas absolue ! Les études récentes ont montré qu’il n’y a pas de différence significative entre la personne âgée et l’adulte dans l’intensité́ de la douleur ressentie. Une différence réside dans l’accoutumance à ce signal douloureux !

D’où viennent ces douleurs ?

Avec l’âge avancé, on assiste au vieillissement naturel de certaines structures du corps, notamment le système musculo-squelettique. Il se produit un effritement des os (ostéoporose) qui ont tendance à se tasser, ce procédé explique les très connues douleurs de taille (douleurs dorsolombaires). Un autre processus expérimenté par plus d’un [moins âgés et plus âgés] est l’arthrose, elle résulte de l’épuisement des petits coussins qui se trouve dans les articulations qui ne vont plus remplir leur rôle principal, celui d’éviter que deux os ne se touchent directement. L’arthrose peut se développer dans n’importe quelle articulation.

Les autres douleurs peuvent être les manifestations d’une maladie actuelle ou les séquelles d’une maladie préexistante : les arthrites (inflammation aiguë d’une articulation) causées par la goutte par exemple. Les douleurs vasculaires dites « ischémiques » traduisent un manque de circulation du sang vers les organes ; l’ANGOR, une douleur de poitrine oppressante qui se réveille au stress ou à l’effort et qui se calme avec le repos, traduit une atteinte cardiaque ou est une séquelle d’une crise cardiaque antérieure. La claudication intermittente est une douleur vive au niveau d’un ou des membres inférieurs qui se réveille après avoir parcouru une distance et qui oblige la personne atteinte à s’arrêter, cela est en faveur d’une souffrance musculaire due à un manque de circulation du sang.

Il y a aussi les douleurs neurogènes qui concernent les nerfs. Les personnes ayant fait un accident vasculaire cérébral « Stroke » peuvent avoir des douleurs résiduelles dans les zones atteintes. Le Zona est aussi une grande cause de douleur nerveuse persistante même après guérison totale. Et finalement, tout traumatisme peut entrainer des douleurs résiduelles.

Un autre type de douleur est celle liée aux médicaments. On distingue les douleurs liées aux effets secondaires de certains médicaments et les douleurs secondaires à une consommation prolongée ou excessive d’antalgiques (médicaments antidouleurs). La liste est longue, cependant, nous vous invitons à toujours lire les prospectus et à discuter avec votre médecin des syndromes douloureux que vous présentez surtout si vous recevez un traitement prolongé.

D’autres douleurs fréquentes qu’il ne faut pas rater sont les douleurs des escarres (zones localisées d’ischémie (manque d’oxygène) causant une souffrance de la peau et des tissus sous-cutanés, causée par la pression, le cisaillement et/ou le frottement de la peau) chez une personne alitée de manière continue dont la mobilisation passive peut prévenir toutes les 2 heures ; les douleurs abdominales dues à un fécalome (selles dures impactées dans le rectum chez un patient généralement constipé et déshydraté) et la rétention urinaire (le plus souvent chez des hommes qui ont des problèmes de prostate).

La douleur n’est qu’un exemple parmi les nombreux maux que peuvent présenter les personnes du 3e âge. Si nous ne prêtons pas attention aux seniors de notre société, ils en souffriront doublement, dans leur cœur et dans leur corps. Travaillons donc à améliorer leur bien-être.

Dr Veauthyelau Saint-Joy

Village Santé