Mon petit frère s’appelle Mitch. Pour tout vous dire, j’attendais une sœur mais il m’a conquis. La vie avec mon petit frère a bien débuté. Quand il était bébé, il était tellement mignon, je faisais tout pour lui, je changeais ses couches, je lui donnais son biberon, parfois je le berçais. Et quand je revenais de l’école, je courais pour aller le voir et lui dire comment il m’avait manqué. Les années passèrent et mon amour pour lui de plus en plus grandissait. Je lui ai appris à marcher et à parler. J’étais là, à tous les moments essentiels de sa vie. J’étais là quand il a fait ses premiers pas, quand il a dit son premier mot… Bref, j’étais là, quand il a tout fait pour la première fois.

Au moment de laisser la maison pour aller à l’école, il a eu des difficultés pour s’adapter, en plus il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas avec son comportement. Les professeurs posaient des questions à mes parents, parce qu’il était toujours dans son monde, il n’écoutait pas, il ne faisait qu’à sa tête, il faisait des crises de colère quand on lui disait « non ». En outre, ses professeurs pensaient qu’il était sourd parce qu’il ne répondait pas à son nom.

C’est alors que mes parents ont décidé de l’emmener voir un médecin spécialiste dans l’audition (ORL). L’ORL nous a dit qu’il n’avait aucun problème aux oreilles, donc elle nous a conseillé de voir un psychologue.

Un psychologue, pourquoi faire ?

Mon petit frère était pourtant normal, au début il commençait à dire quelques mots, mais il arrêta tout, on aurait dit qu’il faisait marche arrière et là je me suis mise à poser des questions. Après la rencontre avec le Psychologue, mes parents m’ont dit que mon petit frère était autiste, dans ma tête je me demandais, c’est quoi ce truc ?

Mes parents ont pris le temps de m’expliquer que c’était une condition, un état mais pas une maladie et ils me dirent qu’il avait besoin d’une attention spéciale et de mon encadrement. Au début, je ne l’ai pas accepté, mais j’ai fini par me rassurer parce que c’était mon petit frère, mon tout, le seul qui m’apporte le bonheur, alors je lui devais tout ce qui lui est nécessaire.

Le Psychologue nous a dit qu’il devait être dans une école adaptée, mais avant il a dû suivre des séances de thérapie chez le Psychologue en question. De séance en séance, il évolua petit à petit, il commençait à s’intéresser à son entourage mais ce n’était pas encore gagné. En arrivant à la nouvelle école, on dirait qu’il avait plus de tics, il faisait des choses assez bizarres, par exemple il se frappait la tête quand il était en colère, il parlait son propre jargon.

Après cette expérience, mes parents ont dû le changer d’école. À cette nouvelle école, il maintenait les mêmes attitudes mais il travaillait et faisait même des trucs qui n’étaient pas de son âge. Malgré tout, mes parents avaient dû le changer à nouveau d’école, car les enseignants ne pouvaient pas s’adapter à son rythme, parce qu’il était autodidacte. On l’a alors mis dans une école adaptée.

Parallèlement, à la maison, j’essayais de tout faire pour l’aider, je me comportais moi-même comme un enfant de sorte qu’il ne se sente pas seul, je m’amusais même beaucoup avec lui et il commença ainsi à s’attacher à moi, il y a beaucoup de choses qu’il ne fait qu’avec moi. Cependant, je n’arrivais toujours pas à accepter qu’il était différent des autres enfants, je ne voulais pas trop sortir dans la rue ou aller dans un lieu public avec lui parce que je ne voulais pas subir le regard des gens, qu’ils me dévisagent quand il parlerait ou qu’il se mettrait en colère.

Mais je me rassure à chaque fois que je le vois rire ou sourire. Et même s’il n’est pas comme les autres, je l’aime et je l’accepte comme il est parce que c’est mon petit frère et il le sera toujours. La relation que j’ai avec mon petit frère est si spéciale que je n’échangerais mon petit frère pour rien au monde.

Maintenant, mon petit frère et moi sommes si soudés qu’on fait tout ensemble, on joue, on chante, on étudie, on travaille, on danse et on regarde des vidéos, des films ensemble. On est devenu si attachés l’un et l’autre qu’il pleure à chaque fois je ne suis pas à la maison quand il est là.

Malgré son trouble, mon petit frère reste un enfant qui a besoin de beaucoup d’attention et d’amour pour lui permettre de vivre avec ses difficultés, et moi je serai toujours là pour l’aider.

*Christie

Village Santé