Autour de la journée Mondiale du Paludisme le 25 avril, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a une fois encore retenu le slogan suivant : « En finir pour de bon avec le paludisme ! »

L’ÉRADICATION de la malaria est une priorité pour l’Organisation Mondiale de la Santé. En effet, l’OMS multiplie les actions pour une incidence mondiale de ZÉRO CAS de paludisme causé par toutes les espèces de parasites du paludisme humain. C’est-à-dire l’élimination de la maladie à l’échelle mondiale, peu importe le type de plasmodium qui la cause.

L’une des meilleures façons d’arriver à atteindre cet objectif est d’éviter qu’il y ait des personnes dans la communauté qui contracte la maladie. Pour cela, il faut d’abord agir sur la source de provenance des moustiques. Rappelez-vous que ces derniers pondent leurs œufs dans les eaux stagnantes qui vont donner naissance à des larves qui, après maturation, deviendront des moustiques adultes. L’éradication de la malaria passera donc par une lutte anti-larvaire, une lutte anti-vectorielle (lutte anti-moustique) et un traitement précoce et efficace des personnes malades.

S’agissant de la lutte anti-larvaire, de simples actions personnelles nous impliquent déjà dans cette bataille. Et parmi ces actions d’assainissement, l’une des plus importantes est d’éviter d’avoir autour des maisons des objets creux ou des récipients qui peuvent conserver une eau dormante pendant longtemps, ne pas laisser trainer les eaux usées après les vaisselles et les lessives, évacuer quotidiennement tous les trous d’eau, les marécages et les rigoles.

Pour la lutte contre les moustiques, on peut se protéger en dormant sous des moustiquaires spéciales imprégnées d’insecticides durables afin de repousser les moustiques, surtout dans les zones où ces derniers pullulent. Nous pouvons aussi utiliser la pulvérisation intra domiciliaire qui consiste à appliquer sur les murs et les plafonds des maisons, des produits insecticides afin d’éliminer les moustiques.

Il est toutefois conseillé d’éviter de s’exposer aux moustiques au lever du jour et à la tombée de la nuit, car ils se nourrissent préférentiellement à ces moments-là. Une autre astuce est le port des vêtements à manches longues. Il faut éviter aussi de porter du parfum ou de l’eau de Cologne qui peuvent les attirer. Le CDC (Center of Disease Control and Prevention) recommande l’utilisation des anti-moustiques à application corporelle, aux moments où l’on ne porte pas de vêtements recouvrant totalement le corps. Ces derniers seront utilisés seulement aux parties du corps qui sont à découvert et il faudra éviter de les vaporiser directement sur le visage. Ils peuvent aussi être utilisés chez les enfants, mais pas chez ceux de moins de deux (2) mois. Il faudra toujours s’assurer de bien suivre les directives indiquées sur les produits avant toute utilisation.

Le traitement efficace des personnes malades : il est important que toute personne présentant des symptômes en rapport avec la malaria se rende dans un centre de santé ou à un hôpital afin qu’on puisse confirmer qu’il s’agit bien de cette maladie et recevoir en conséquence un traitement adapté. Cet empressement de consulter un médecin doit être sans hésitation quand il s’agit d’un enfant, car la maladie peut évoluer rapidement vers des formes graves. Et il est primordial que les médicaments soient pris selon les dosages qui sont prescrits par le médecin traitant, car un mauvais dosage ou un mauvais choix de médicaments peuvent entrainer de graves conséquences sur l’organisme. C’est la raison pour laquelle prendre soi-même un médicament est fortement déconseillé, surtout dans le cas des maladies infectieuses où les doses inefficaces peuvent entrainer une résistance au médicament.

En matière de prévention, toute femme enceinte (surtout si c’est la première grossesse) vivant dans un milieu où le risque d’attraper la malaria est élevé devrait, en plus d’utiliser les autres moyens suscités, bénéficier d’une prophylaxie médicamenteuse. Car selon les études, la plupart des médicaments utilisés dans le cadre de la malaria sont sans danger pour la maman et pour le fœtus, s’ils sont pris aux bonnes doses.

L’éradication de la malaria passera par une implication individuelle et collective ! Nous devons tous nous impliquer et nous ériger en agents de santé en partageant les informations que nous avons sur le sujet avec notre entourage et nous assurer que les mesures de lutte anti-larvaires et anti-vectorielle sont correctement appliquées. Pour en finir pour de bon avec le paludisme, nous devons tous nous impliquer, chacun à sa manière. Aucune action n’est trop petite ni insignifiante.

Dr Nelenda Lafleche

Village Santé