En Haïti, la dégradation de l’environnement est devenue l’une des préoccupations majeures de ces dernières années. Elle se traduit notamment par la pollution des rivières et la grande insalubrité des ravines. S’il est vrai que l’eau c’est la vie, celle de nos rivières et ravins se trouve sérieusement menacée sur ce morceau d’île, à moins d’une véritable prise de conscience de chaque citoyen y résidant et d’un réel changement de comportement.
En effet, un nombre inquiétant de personnes peinent encore à intégrer les bonnes habitudes de gestion saine de leurs déchets et réprimer le mauvais réflexe de détourner rivières et ravines de leurs rôles pour les transformer en dépotoirs. Ce faisant, nous mettons en danger la santé d’une grande partie de la population qui, elle-même, utilise l’eau pour satisfaire divers besoins de base dans des conditions précaires.

Comment traiter leau polluée ?

La première chose importante à savoir est que l’eau, qu’elle soit claire ou non, ne se trouve jamais à l’état pur (H2O). Elle contient toujours des éléments minéraux et organiques ou encore des microorganismes. Ceci implique que même si elle paraît limpide, elle peut contenir des microbes qui sont invisibles à l’oeil nu.

Heureusement, il existe plusieurs moyens d’assainissement de l’eau qui se révèle impropre à l’utilisation ou à la consommation de l’homme. Cependant, si on ne peut avoir accès à une eau potable de bonne qualité, on peut recourir à ces méthodes suffisamment pratiques et accessibles au citoyen ordinaire :

  • La chloration ou l’utilisation de pastilles de purification. Cette méthode est efficace après une trentaine de minutes et peut le rester quelques heures ou quelques jours suivant les conditions de conservation.
  • L’ébullition. Cette méthode qui consiste à faire bouillir l’eau pour tuer les bactéries ne parvient toutefois pas à neutraliser certains types d’agents pathogènes.

Que faire des déchets ?

Un déchet est défini comme tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, tout matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon.
Toutefois, cet “abandon” doit se faire de manière organisée. D’abord, il est important de les classer selon le type de déchets, les trier afin de pouvoir mieux les collecter. Ensuite, ils seront ou acheminés à une décharge prévue à cet effet, ou destinés à d’autres alternatives comme le recyclage ou le compostage quand cela est possible.
Il faut souligner qu’il est nocif de faire brûler les fatras ménagers. Cette pratique à l’air libre non seulement libère de nombreuses substances polluantes dans l’atmosphère contribuant ainsi à l’intoxication de l’air que l’on respire, mais augmente également le risque d’incendie. Dans les deux cas, les dégâts sont immenses et regrettables.

Impacts de la pollution de leau sur la santé
Les déchets qui sont déversés dans les cours d’eau étant de différentes natures, la pollution est multiple :

  • La présence de perturbateurs endocriniens (médicaments, pesticides, rejets industriels) peuvent altérer la reproduction et le développement ;
  • La présence de certains métaux cancérigènes augmente le risque de certains cancers ;
  • Certains polluants favorisent le développement d’organismes pathogènes et de certaines maladies. L’ingestion d’une eau infectée peut entraîner des épidémies de gastro-entérites et des diarrhées mortelles chez l’enfant ;
  • Une eau souillée peut également provoquer d’autres maladies comme la dysenterie, le choléra, la typhoïde. Elle peut aussi être à l’origine de maladies de la peau ainsi que de troubles respiratoires, digestifs et nerveux ;
  • L’eau étant un bon solvant, les résidus médicamenteux tels les antibiotiques sont suspectés de favoriser la prolifération de bactéries résistantes.

L’accès à une eau “potable, propre et de qualité” est reconnu comme un droit de l’homme par une résolution de l’ONU. Cette décision confirme à quel point cette ressource est essentielle à la vie et doit être prise en charge de façon responsable. Enfants d’Haïti, agissons en citoyens et citoyennes responsables, éduquons-nous à mieux gérer nos déchets. Nous qui sommes un peu plus avisés, n’attendons pas que la pluie nous débarrasse de nos ordures et pensons à protéger nos frères et sœurs non informés et vulnérables qui, au bout de la chaîne, vont utiliser l’eau contaminée pour la lessive, la baignade ou même la consommation.

Smith Sajous