Souvent, je reçois des demandes de plusieurs institutions pour venir m’entretenir avec leurs employées sur la façon de mieux gérer leurs rôles de mère et de professionnelle. Je me suis donc demandé pourquoi ces deux-là ? N’avons-nous pas tous plusieurs rôles à assumer dans la vie? Et bien même en 2018, beaucoup de femmes vivent très difficilement, je dirais avec beaucoup de culpabilité, le fait qu’elles doivent laisser leurs enfants à d’autres pour aller gagner leur vie ou s’épanouir dans une carrière de leur choix.

En fait, s’il y a deux conseils clés que j’aime bien donner aux femmes, c’est, d’une part, de s’appuyer sur ce proverbe africain: “il faut tout un village pour élever un enfant”, et d’autre part, de devenir une professionnelle de l’organisation.

C’est à chacune d’entre nous de choisir les membres de notre village et de savoir qui nous allons impliquer, et à qui nous allons demander de nous aider à élever nos enfants. Bien sûr la première personne à impliquer c’est le père des enfants. Cela se fait en l’encourageant à participer dès le premier jour de la grossesse. Dès la naissance, l’inviter à partager les soins du bébé et éviter de se positionner comme celle qui sait tout et détient l’unique manière de prendre soin d’un bébé. Laisser papa faire à sa manière, même lorsqu’il le fait différemment de nous. Il nous faut aussi identifier les personnes ressources de notre entourage: la famille proche bien sûr, mais aussi les amis, les voisins, d’autres personnes dont les enfants sont inscrits à la même école que les nôtres ; alterner les gardes d’enfants ; organiser des après-midi de jeux où un parent est responsable de 2 ou 3 enfants ; et aussi alterner qui va déposer ou récupérer les enfants à l’école. En fait, il importe surtout d’accepter que l’on puisse demander de l’aide et dépendre des autres. Vous n’avez pas à tout faire vous-même. Vous pouvez demander de l’aide à des moments précis, et aussi en donner en retour quand les autres vous réclament.

Être une pro de l’organisation est essentiel afin de planifier et prévoir pour diminuer les risques d’être prise au dépourvu ou sans alternatif. Pour conclure, je voudrais quand même toucher un mot sur ce sentiment de culpabilité que beaucoup de mères entretiennent. La réalité est que même en travaillant, les mères actuelles passent en général plus de temps de qualité avec leurs enfants aujourd’hui que les mères d’il y a 50 ans. Acceptez votre situation et organisez-vous, car en matière d’éducation, la culpabilité est mauvaise conseillère. Vous aurez certainement à faire des choix et à laisser tomber certaines activités personnelles pendant un temps, mais ce qui est sûr, c’est que c’est possible de réussir sa vie professionnelle et avoir des enfants heureux et épanouis.

Béatrice D. Turnier
Consultante en Psychologie
KASIK – Développement Personnel et Professionnel