Mesdames, Mesdemoiselles, avez-vous remarqué que vos règles durent plus longtemps ou sont plus abondantes qu’avant ? Avez-vous des douleurs lors des règles ou lors des rapports sexuels ? Ressentez-vous une masse au niveau de votre ventre ? Votre couple souffre-t-il de difficultés à avoir des enfants ? — Il se pourrait [mesdames, mesdemoiselles] que vous ayez un fibrome?

De quoi s’agit-il en réalité ?

Les fibromes sont des tumeurs bénignes, c’est-à-dire que ce sont des masses qui ne deviendront pas des cancers. Ces masses proviennent du développement anormal de certains éléments constituants de l’utérus. Leur présence est habituellement sans grande gravité. L’utérus est formé de plusieurs couches et les fibromes peuvent se localiser n’importe où. Cependant, de leur localisation découlent les symptômes que vous pouvez ressentir (douleur- saignement – fausse couche, etc.).

Les fibromes se développent sous l’action d’un jeu hormonal. Les hormones sont ces substances sécrétées par des glandes qui régulent l’activité de nos organes. Ici, les glandes qui concernent notre sujet sont les ovaires (retrouvés seulement chez la femme – l’équivalent des testicules chez l’homme). Les ovaires produisent deux hormones sexuelles principales: l’œstrogène et la progestérone. Un déséquilibre du jeu hormonal entrainant un taux élevé de ces hormones facilite le développement des fibromes.

D’autres facteurs contribuent à l’apparition des fibromes :

  • Etre une femme de race noire (environ 50% en comparaison à celles de race blanche 20 à 40 %) ; cependant, le monde est aujourd’hui un immense village où les races se mélangent.
  • L’âge, en moyenne 30 ans, cependant ils peuvent quand même être présents à un âge plus jeune.
  • Il est plus fréquent de développer un fibrome si dans la famille il y a déjà d’autres cas, surtout au 1er degré (mère-sœur).
  • Alimentation enrichie, si vous consommez des aliments renfermant de l’œstrogène (synthétique ou pas) ou beaucoup d’aliments gras, ils potentialiseront le risque de développer des fibromes et d’accélérer leur croissance.
  • Ce risque est aussi élevé chez les femmes qui avancent en âge et qui n’ont pas encore eu d’enfants. D’autres facteurs peuvent aussi y prédisposer comme : la sédentarité, l’abus d’alcool, l’obésité.

Bien souvent, un fibrome utérin peut être de découverte fortuite, car au départ, vous pouvez ne rien ressentir. Leurs symptômes se manifestent souvent par: la ménorragie, c’est-à-dire des menstruations qui sont plus longues et plus abondantes que d’habitude, s’accompagnant parfois de caillots sanguins douloureux à l’expulsion ; la métrorragie, c’est-à-dire des saignements qui arrivent anormalement entre deux cycles ; les douleurs abdominales, se manifestant comme une pesanteur au niveau du bas ventre; une augmentation de volume du ventre; des douleurs lors des rapports sexuels ; des pertes claires, blanchâtres ou jaunâtres par le vagin; l’émission fréquente d’urines en petite quantité ; la constipation – qui peut être le résultat d’un fibrome volumineux comprimant le rectum ; des fausses couches.

Le traitement est soit médical soit chirurgical et dépend de plusieurs facteurs que seule la visite médicale chez le gynécologue pourra révéler. Celui-ci, après avoir fait des examens plus approfondis et selon la localisation des fibromes, de leur répercussion sur l’état général (s’ils présentent, par exemple, un obstacle pour les chances de conception du couple), déterminera s’il y a lieu d’une décision thérapeutique et décidera de l’orientation thérapeutique.

Un fibrome doit être pris au sérieux, car c’est une masse qui grandit et en grandissant peut devenir de plus en plus nuisible. Un suivi régulier est suggéré afin de pouvoir prendre les bonnes solutions au bon moment.

Dr Nelenda LAFLECHE

Village Santé