Le son, au contraire du bruit, une nécessité de notre quotidien, assure la communication et les divertissements chez la plupart des espèces. Tout aussi bien une partie essentielle de notre vie, le bruit est défini comme une nuisance générant une sensation d’inconfort à l’ouïe.

Qu’est-ce que la pollution sonore ?

La pollution sonore est donc une nuisance créée par le bruit, ayant un impact nocif direct sur l’activité de la vie humaine ou animale. Le concept de pollution est ici unique en son genre, car ne présentant pas pour l’environnement un caractère nocif accumulateur à travers le temps, mais plutôt un effet instantané, au moment même où il est produit. La pollution sonore est la conséquence de notre vie urbaine moderne, caractérisée par l’industrialisation et la surpopulation.

Sources de pollution sonore de la circulation

Les principales sources de pollution sonore des pays industrialisés résident dans l’opération de machines de production industrielle et agricole, de systèmes de transport, de systèmes de communication, de moteurs de véhicules (bruits extérieurs) et dans le bruit lié aux activités domestiques des ménages (bruits intérieurs). L’absence dans l’environnement urbain haïtien de nuisances sonores générées par le bruit de machines industrielles, et la disparition dans notre ciel urbain du trafic aérien récemment créé par les forces de l’ONU, fait de la circulation automobile la source principale de notre pollution sonore. La croissance vertigineuse de l’importation, durant ces trois dernières décennies, de voitures, camions, motos et scooters n’aura fait qu’empirer le problème, car l’augmentation de ce trafic a entrainé des embouteillages monstres journaliers et une congestion automobile quasi permanente produisant du bruit par huées successives. L’étroitesse des rues de nos quartiers résidentiels ne fait qu’amplifier ce vacarme dont l’intensité se trouve en progression constante en raison de l’importance croissante de la moto dans notre mode de transport quotidien, et de l’impuissance de l’état à réguler, légiférer et sanctionner.

La réalité des bidonvilles est encore pire. L’amplification du son devient une caractéristique de ces quartiers, car la pratique régulière des cultes et les évènements sociaux divers constituent chaque jour des prétextes justifiant l’utilisation d’instruments amplificateurs.

Effets de la pollution sonore de la circulation sur la santé

En fonction de sa régularité, son intensité et sa durée d’exposition, la pollution induite par le son peut aller d’une gêne passagère à des répercussions graves sur la qualité de vie et sur la santé. Elle peut même conduire à une altération du fonctionnement des écosystèmes, allant jusqu’à provoquer la mort d’animaux ou empêcher leur reproduction normale. L’effet extrême de la pollution sonore sur l’être humain est une altération de l’ouïe dont la perte permanente peut être causée par une exposition prolongée à un bruit aigu endommageant le tympan. L’exposition prolongée et répétée au bruit cause l’anxiété, les maux de tête, l’irritabilité et la nervosité. Elle est également connue pour causer une fatigue inexpliquée chez les personnes exposées et une décroissance dans leur efficacité au travail.

Est-il possible de réduire la pollution sonore générée par la circulation ?

Comme beaucoup d’autres fléaux, la responsabilité citoyenne par l’éducation se présente comme l’étape incontournable pour atténuer le mal. Concurremment, la législation et l’imposition de lois empêchant la production nocive de décibels détermineraient une limitation horaire à l’utilisation d’avertisseurs, alors que le retour à l’inspection périodique obligatoire des véhicules assurerait l’opération de ces machines dans les limites sonores prévues par la loi. Cela permettrait, entre autres exemples, de renforcer l’interdiction de modifier le pot d’échappement des motos-taxis et autres véhicules ou de réguler le type d’avertisseur utilisé par les usagers.

Louis René Balmir

Village Santé