Gros ou petit : Quand faut-il s’en faire ?

S’il est vrai aujourd’hui que l’accès hyperfacile à l’information contribue à faire avancer le monde, cette connexion interhumaine numérique et en temps réel peut aussi être source d’inquiétudes et de frustration envers sa propre personne. En effet, lorsqu’internet vous confronte à l’opinion mondiale de ce qui est aujourd’hui défini comme l’amour, la beauté, le physique idéal, vous pouvez être enclin à des crises d’angoisse profondes.
Aux différentes questions cachées (suis-je trop gros ou trop maigre ? Mes seins sont-ils de taille normale ? Mes fesses sont-elles de grosseur correcte ? Ai-je assez de centimètres sous le slip ? Mon clitoris est-il trop long ?) auxquelles vous cherchez désespérément des réponses sur internet seul(e) et en mode furtif, sachez que les réponses ne reposent pas toujours sur une base scientifique. Nous vous proposons dans ce cas d’y jeter un regard médical !
Il est difficile de rechercher la perfection lorsqu’il s’agit d’attrait physique dans le corps humain. Ce que nous voyons du corps est le résultat d’un brassage génétique qui peut se faire de manière harmonieuse ou non ! Mais le corps a aussi la possibilité d’exprimer des caractéristiques familiales qui remontent sur plusieurs générations avant celle de vos parents. La science s’étant développée considérablement, elle a, à travers les âges, noté les caractéristiques considérées comme normales sur les mensurations physiques. Au-delà de la morphologie, la science analysera le fonctionnement de l’organe en question pour pouvoir estimer une normalité ou une anomalie. Retenez ici qu’on ne doit pas détacher le fonctionnement de l’organe de sa forme ou de son apparence.
Entrons dans le vif du sujet à
Le POIDS : Avant de regarder le poids comme un atout de parure, regardez-le comme un facteur de risque médical. Oui en effet, notre poids doit toujours être comparé à notre taille, c’est ce qu’on appelle l’indice de masse corporelle (IMC) ou body mass index (BMI) qui définit si on est en sous-poids (maigre), dans la tranche normale, en surpoids ou obèse. Il se calcule ainsi : poids (en kilo) divisé par la Taille (en m) au carré [Poids / Taille2]. Les valeurs varient selon le sexe. Vous voulez peut-être maigrir alors que vous avez le poids idéal. Inversement, vous voulez grossir alors que vous êtes peut-être déjà en surpoids ! Attention, ne vous fiez pas aux apparences ! S’il vous faut suivre un régime, adaptez-le à votre IMC et faites-le varier progressivement sur une période de 6 mois à 1 an.
Les Seins et les fesses : le tour de poitrine et la rondeur des fesses des femmes ont toujours suscité des interrogations et inquiétudes quant à leur effet attractif sexuel ou pas. Premièrement, sachez que les préférences sur les courbures des contours externes féminins sont une question d’imprégnation culturelle le plus souvent. En matière de fonctionnement, les fesses servent à s’asseoir avant tout, pas besoin d’être une femme hottentote pour être désirée. Et les seins servent à nourrir les bébés. Quelle que soit leur grosseur, les mamelons ont les mêmes terminaisons nerveuses qui leur permettent d’assurer un rôle sexuel aussi. Notez cependant que certaines études assimilent un risque plus élevé de survenue de cancer du sein chez les femmes avec une forte poitrine. Le tissu graisseux abondant rendant plus difficile leur dépistage. Cependant, des seins qui ne se développent pas chez une fille avec absence de poils au niveau des aisselles et du pubis doivent faire évoquer un retard de croissance ; tout comme des seins qui se développent chez le garçon renverraient à un trouble endocrinien.
Le pénis et le clitoris : Voilà deux attributs qui font couler beaucoup d’encre et qui peuvent vous empêcher de vous épanouir correctement ! Sachez que dans plus de 80% des cas vous vous inquiétez pour rien. Votre inquiétude est le plus souvent basée sur des stéréotypes sociétaux. Avec des variations selon l’ethnie, d’une manière générale le pénis au repos mesure en moyenne du pubis au gland 8.6 à 9.5 cm et en érection 12.5 à 14.5 cm. Bien sûr, c’est une moyenne ! Selon un article du Times paru en 2012, les extrêmes varieraient entre 9.6 cm chez le Coréen contre 18 cm chez le Congolais ; cependant, un pénis au repos faisant moins de 7 cm chez l’adulte et moins de 2,5 cm chez l’enfant est considéré comme anormale. Toutefois, n’oubliez pas d’y joindre la fonctionnalité. Le pénis a 3 fonctions fondamentales : uriner, se reproduire et procurer du plaisir. Le clitoris pour sa part n’a qu’une fonction : donner du plaisir. Sa partie externe peut atteindre jusqu’à 3 cm. Chez certaines femmes, il est très proéminent. Nous pourrions parler d’ambiguïté sexuelle si le clitoris est disproportionnellement volumineux, s’il présente un petit orifice, si les lèvres vulvaires ne sont pas développées ou si les menstruations ne sont jamais présentées.
En gros, des visites régulières chez le médecin, des examens physiques complets périodiques nous mettront sur la piste d’anomalies. Sinon, vivez sans stress et ne prenez pas pour acquis tout ce qui est dit sur internet.
Dr Veauthyelau SAINT-JOY
Village Santé
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