Très gros ou trop petit?

Souvent, les humains utilisent la taille et la grosseur pour se décrire ou faire référence à l’un ou à l’autre. « Gade gwosè nen l, li gen ti zòrey, m tap pale ak ti dam ki kout la, osinon ak bwa pi wo a”. Et nous tirons aussi toutes sortes de conclusions, les unes plus stéréotypées que les autres, pour évaluer les parties cachées des gens que nous voyons: « De gros pieds équivaudraient à un gros pénis, et de petits seins laissent présager un petit vagin ». Pourtant, en fonction du cercle social dans lequel nous évoluons, être gros ou être mince sera positif ou négatif. J’ai déjà entendu lors d’une dispute entre deux femmes, l’une (toute voluptueuse) dire à l’autre: « gade w, manje a pa menm ret sou zo w ». J’ai trouvé cela succulent, car dans le milieu d’où je viens les femmes font tout pour éviter justement que « manje a ret sou zo yo ». Du coup, cela m’a permis d’illustrer que les canons de beauté dépendent de la culture, de l’époque, de la mode et des sociétés.
Cela étant, nous avons tout intérêt à nous accepter tels que nous sommes, ou nous risquons d’utiliser beaucoup de notre énergie à nous sentir mal, sous-équipé ou prenant trop d’espace. Pire, à avoir honte de qui nous sommes physiquement ou de ce dont la nature et nos gènes nous ont offert. Nos forts ou petits bras, nos gros ou petits seins, nos grands ou petits pénis, nos longues ou courtes jambes, au lieu d’investir de notre temps à essayer de les changer, apprenons plutôt à les apprécier pour ce qu’ils nous permettent de faire, d’expérimenter. Après tout, ce que nous léguerons à l’humanité, à notre communauté, à notre famille n’a rien à voir avec notre apparence physique, mais viendra de notre capacité à contribuer à l’avancement de notre société.
Béatrice Dalencour Turnier
Consultante en Psychologie
KASIK – Développement personnel et professionnel
Pingback: Très gros ou trop petit? — Lakay.press