La révolution de la technologie au XXIe siècle partout dans le monde nous amène à l’utilisation quotidienne de l’internet et des écrans (tablettes, ordinateurs, téléphones intelligents) pour communiquer, travailler, apprendre et nous divertir.  La grande question aujourd’hui concerne notre santé comportementale face à l’utilisation des écrans. Devrions-nous réellement nous inquiéter?

Durant les dix dernières années, l’on a observé l’apparition de certains troubles comportementaux ou mentaux liés à l’utilisation de l’internet comme « l’addiction à l’internet ».  Celle-ci est un problème lié à un besoin constant et malsain d’accéder à l’internet.  D’autres troubles comme:

– Nomophobie: ou la «phobie d’être sans mobile». Elle provoque une anxiété qui découle de l’absence  de l’appareil mobile.

– Dépression de Facebook : La dépression causée par les interactions sociales, ou de leur absence, sur Facebook.  Vous pourriez donc penser que la communication facilitée par les médias sociaux nous rendrait tous plus heureux et plus satisfaits. En fait, le contraire semble être aussi vrai.

– Addiction des jeux en ligne : C’est un besoin malsain d’accéder à des jeux multi-joueurs en ligne qui interfère avec la vie quotidienne de la personne.

– L’effet Google : La tendance au cerveau humain à conserver moins d’informations, car il sait que toutes les réponses ne sont qu’à quelques clics de souris.

Bien que ces troubles ne soient pas encore officiellement reconnus dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV), des études ont montré que leur prévalence dans les cultures américaine et européenne est alarmante.  Cependant, en Haïti nous n’avons pas de statistiques pour ce genre de troubles, mais nous pouvons dire que les chances sont minces, car en général l’accès à l’internet de façon constante est un luxe.

Le problème est dans l’excès de l’utilisation de l’internet à travers les tablettes, les téléphones portables, ordinateurs et autres. Comment pouvons-nous définir l’excès d’utilisation ?  En somme, si vous arrivez à vaquer à vos activités quotidiennes sans les bâcler, avec la qualité souhaitée et le niveau de socialisation nécessaire, vous n’avez pas à vous inquiéter: vous êtes des utilisateurs sains!

Cependant, quand il s’agit des enfants et des jeunes ce n’est pas aussi évident, car accéder à l’internet pour aller sur YouTube, communiquer avec les amis, jouer des jeux vidéo ou pour aller sur les réseaux sociaux, procure beaucoup de plaisirs. Et ce plaisir d’être en ligne est comme une drogue qui donne une satisfaction immédiate à l’enfant, et s’il n’est pas bien régulé, il peut fragiliser son cerveau en développement.   En effet, tout est dans la capacité qu’a l’enfant de s’autoréguler ou la maîtrise de soi face au besoin d’être branché.  Si l’enfant ne démontre pas ces capacités naturellement, il faudra l’aider en ce sens à travers des exercices de maîtrise de soi et de patience face à un désir.   Par exemple, si un enfant de 5 ans veut manger un bonbon avant le repas, vous pouvez lui en offrir deux s’il peut attendre après le repas.

Avec cette compétence, l’enfant pourra plus facilement gérer son temps passé devant l’écran. Pour compenser ce désir d’être en ligne, le parent pourrait l’inscrire à des activités parascolaires comme le sport ou l’art. Pour les enfants plus âgés (entre 11 et 18 ans), le parent peut à travers un dialogue établir un contrat qui permettra à toute la famille de mieux gérer le temps face à l’écran.

Finalement, si vous remarquez que votre enfant ou adolescent devient irritable ou déprimé lorsqu’il n’est pas branché, s’il devient agité ou est de mauvaise humeur lorsque le temps en ligne est interrompu, s’il manque de concentration ou néglige ses devoirs, s’il donne des mensonges sur le temps passé sur son portable, s’il préfère les jeux vidéo à l’alimentation ou aux interactions sociales, s’il se renferme émotionnellement ou devient violent quand les gadgets sont enlevés, il faut tout de suite intervenir pour l’aider à retrouver son équilibre.

Nous vous encourageons à faire des recherches en ligne pour des conseils aux parents.  Allez sur le site www.screenagersmovie.com qui en parle et donne de bons conseils en ce sens. Si malgré tout vous n’avez pas de résultats, vous pouvez toujours contacter un/une professionnel(le) de la santé mentale pour vous aider.

Johanne Landrin

Psychologue clinicienne

Tel:509.3402 3833